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L'ACCLIMATEMENT
DANS
LES COLONIES FRANCAISES

Les problèmes qui touchent aux grands intérêts des nations ne peuvent pas être abordés avec l’impartialité qu’ils exigent lorsque les passions politiques s’en sont emparées et que les partis en ont fait des armes de combat. Il faut attendre que le calme se soit fait dans les esprits et que l’indépendance y soit entrée. C’est pour cela qu’une étude sur les colonies françaises eût été inopportune il y a six mois. Aujourd’hui, la question n’a rien perdu de son importunée, mais on peut la traiter sans être contraint de prendre fait et cause pour une doctrine ou pour une opinion. Elle est assez complexe, assez mal élucidée pour qu’il y ait intérêt à l’étudier sous toutes ses faces, et il en est une qu’il faut, de toute nécessité, placer sous son véritable jour, c’est celle qui concerne l’acclimatement. Les personnes qui ont la passion des entreprises coloniales, ou qui ont intérêt à en prendre la défense, ne consentent pas à tenir un compte suffisant de l’influence du climat. On s’aperçoit qu’elle les gêne lorsqu’elles traitent cette question à la tribune ou dans la presse et qu’elles s’efforcent de l’écarter.

Les livres, les brochures, les articles de journaux consacrés à l’étude de nos affaires coloniales sont presque toujours écrits par des hommes qui ont pris une part active aux événemens dont ils parlent, ou qui aspirent à s’y mêler. C’est assurément une bonne