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changement. Le Gaz a repris de 7 francs à 1425. Le Télégraphe de Paris à New-York a baissé de 168 à 140 francs. Les Téléphones sont restés à 480 francs. Tout est suspendu en ce qui concerne la Constitution de la compagnie fermière, puisqu’il a été décidé par le conseil des ministres que l’autorisation ne devait être concédée que par voie législative.

Deux émissions sont actuellement ouvertes: l’une, pour le 18 septembre, à 6,089 obligations de 500 francs (3 1/2 p. 100) de la ville d’Armentières (prix d’émission: 480 francs); l’autre, pour le 22, à 143,558 obligations, rapportant 5 pour 100 l’an, amortissables au pair en soixante-quinze ans, depuis 1886, et semblables de tous points aux titres émis en 1879 et en 1881 ; le prix d’émission de l’obligation portugaise est 442.50 pour 25 francs d’intérêt.

La question de l’argent en barres commence à préoccuper vivement les gouvernemens européens et notamment ceux d’Angleterre et d’Italie. On sait que, depuis quelques mois, la baisse a été constante et rapide, amenant à Londres le prix de 42 d. 5/8, que l’on n’avait jamais vu coter jusqu’alors.

L’Italie, qui voit son or s’écouler déjà en quantités notables en dépit de toutes les précautions prises, a fini par s’émouvoir, et une commission a été formée sous le nom de comité permanent d’études, et sous la présidence de M. Luzzati, député, pour examiner sous toutes ses faces la question monétaire.

Ce comité doit se tenir en communication constante avec les autres comités ayant à l’étranger les mêmes attributions ; rechercher tous les moyens d’empêcher les frappes frauduleuses; s’informer de toutes les modifications opérées ou projetées dans la législation monétaire des autres pays; rassembler toutes les données relatives à la situation et au mouvement des réserves d’or et d’argent en Italie, ainsi qu’à la production et à la répartition internationale des deux métaux précieux et aux conditions dans lesquelles ils sont offerts et demandés; enfin, établir les variations de prix de l’argent et en déduire les conséquences se rattachant à la circulation monétaire en Italie.

En Angleterre, les préoccupations ne sont pas moins vives. Récemment, un rapport de la commission royale sur le mauvais état du commerce recommandait une enquête spéciale sur les questions relatives à la question monétaire. Le premier lord et la chancellerie de l’échiquier ont appelé l’attention du conseil sur ce rapport, déclarant eux-mêmes que la nécessité d’une enquête de ce genre était confirmée par l’anxiété ressentie à la fois dans la métropole et aux Indes. Ils ont proposé en même temps de conseiller à la reine de nommer une commission royale d’enquête sur les récens changemens dans la valeur relative des métaux précieux, changemens attestés par la diminution du prix de l’argent évalué en or.