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À cette question le relevé des recettes hebdomadaires des chemins de fer donne une réponse que l’on peut tenir pour satisfaisante par certains côtés. Les diminutions s’atténuent et, çà et là, apparaissent des augmentations. On a vu le fait se produire avec éclat pendant tout le mois d’août pour les chemins de fer espagnols, et dans des proportions plus modestes pour les autres chemins étrangers, ainsi que pour nos grandes compagnies. La spéculation n’a pas négligé ces premiers symptômes favorables, et le relèvement des prix a montré que déjà elle avait cru devoir prendre position en vue de recettes meilleures prévues pour les semaines qui vont suivre. Le Lyon, le Nord, le Midi et l’Orléans ont brusquement remonté. Des réalisations ont été provoquées presque immédiatement à cause des événemens de Bulgarie et de la réaction sur les rentes qui en été la conséquence, mais la progression obtenue a été, au moins partiellement, conservée.

De même, on a pu constater une tendance plus favorable sur les titres de plusieurs institutions de crédit, notamment sur le Crédit lyonnais, la Banque franco-égyptienne, le Crédit mobilier. La Banque de Paris, le Crédit foncier, la Banque d’escompte, ont maintenu leurs cours les plus élevés ou à peu près. La plupart des banques sont maintenant assez bien préparées pour une reprise d’affaires, et il est bien à souhaiter que celle-ci ne se fasse plus trop attendre.

Les cours du Suez, actions, délégations et parts civiles, se sont un peu améliorés ; ceux du Panama (actions) ont été stationnaires. La baisse des obligations récemment émises n’a aucune raison d’être, et il est probable que les premières négociations sur ces titres, admis à la cote officielle, ne tarderont pas à avoir raison de cette anomalie.

Les valeurs turques ont fléchi très vivement sous l’influence du réveil de la question d’Orient. On ne peut guère prévoir un retour de l’épargne vers ce groupe de valeurs aussi longtemps que durera l’incertitude sur les destinées de la principauté bulgare, et par suite, de l’empire ottoman lui-même.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.