Page:Revue des Deux Mondes - 1886 - tome 77.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

UNE
RENAISSANCE RELIGIEUSE
AU MOYEN AGE




L’APOSTOLAT DE SAINT FRANÇOIS D’ASSISE.




Saint François d’Assise a donné le jour à trois instituts religieux : l’ordre des frères mineurs, celui des sœurs clarisses et le tiers-ordre, qui se recrute parmi les laïques. On pourrait ajouter un quatrième groupe au dénombrement de la famille franciscaine, celui des historiens, des critiques, des artistes qui, dans notre temps, se laissent de plus en plus attirer par cette grande figure. Les peintres recherchent chez nous depuis quelques années, avec prédilection, des sujets de tableaux dans les Fioretti ; tous, il est vrai, ne savent pas retrouver l’inspiration très pure de Benouville dans son Retour de saint François mourant au couvent d’Assise ; trop souvent les frères qui accompagnent le saint ont une mine toute rabelaisienne qui s’accorde mal avec le visage ascétique du maître. Mais enfin, cette tradition de l’art, qui semble reprendre autour de nous et se recommande au moins par sa bonne volonté, est fort ancienne, puisqu’elle remonte au père de la peinture religieuse, aux fresques de Giotto dans l’église inférieure d’Assise. La lignée des écrivains qui se sont attachés à l’histoire de saint François a commencé bien