par des avisos de très faible tirant d’eau, d’une grande vitesse, béliers et torpilleurs réduits; mais la flottabilité de combat serait une qualité commune à ses bâtimens de fond comme à ses bâtimens légers, et ce serait là le caractère de sa force.
Le nombre des torpilleurs de côtes ou de haute mer serait calculé d’après une sorte de moyenne représentant le chiffre des bâtimens qu’ils pourraient attaquer dans les guerres possibles, et qui seraient considérés sur les listes navales comme hors d’état de recevoir une disposition complémentaire les mettant à l’abri des coups de la torpille. Il ne serait plus lancé un seul de ces engins contre tout bâtiment reconnu pour posséder l’assiette invariable.
La défense des côtes serait assurée par un armement combiné de béliers et de torpilleurs dans une proportion fixée d’après les idées qu’on vient de déduire. Chaque port de commerce serait donc défendu, en temps de guerre, par un bélier et par des torpilleurs. Les torpilleurs auraient affaire à tout ce qu’ils sont capables de détruire; les béliers se porteraient au-devant des bâtimens que les torpilleurs n’attaqueraient pas.
Les croiseurs seraient doués de la flottabilité de combat et posséderaient aussi la protection des organes, avec cette restriction que leur ceinture serait double au lieu d’être triple et que la protection du poste de commandement ne serait organisée que contre les balles des fusils et des canons-revolvers de 0m,037. Les torpilleurs et les canonnières destinés à opérer dans les plus faibles profondeurs formeraient la seule exception au principe, à moins qu’on ne puisse leur appliquer un système de flotteur par analogie avec certains canots insubmersibles.
La flottabilité de combat, la protection des organes, le faible tirant d’eau, l’arme unique seraient donc des caractères communs à toutes les unités de la nouvelle flotte, sauf les plus petites.
Mais il faut bien compter avec le matériel que l’on possède. C’est un trait heureux de la flottabilité qu’elle s’applique, après coup, aux unités du prix de revient le plus élevé, et qu’au lieu d’être obligé de mettre à l’écart ces cuirassés dont l’établissement a pesé si lourdement sur la nation et qui font encore son orgueil, il est possible d’introduire l’idée nouvelle de protection sur une grande partie des bâtimens à flot existant et de ceux qui sont en chantier. Tous les bâtimens à double coque semblent posséder l’ébauche des caissons qui contiendront la triple ceinture, moins lourde et plus efficace que le triple airain, et qui, de vulnérables qu’ils sont, fera qu’ils deviendront impossibles à couler. L’espace libre qui a été ménagé à bord de la Dévastation, par exemple, en face des machines et des chaudières pour atténuer le souffle des gaz de la torpille et leur laisser du champ pour se répandre, sera