un rapport moins superficiel et plus intime. Dans le déterminisme universel, on n’a pas le droit de rien dédaigner comme accidentel, et, selon un hellénisme de M. Maudsley qui a fait fortune, comme épiphénoménal ; il n’y a point d’épiphénomènes, il n’y a que des phénomènes également nécessaires et en détermination réciproque : « l’ombre même qui accompagne les pas du voyageur » est une partie aussi intégrante du cosmos que le voyageur, et la conscience de ce voyageur n’en est pas moins partie intégrante. « Il n’y a rien de vil dans la maison de Jupiter, » disait Spinoza ; pourquoi donc ce mépris de la conscience, de l’idée, du sentiment, du reflet mental ? Les lois de la lumière réfléchie sont aussi objectives et aussi essentielles que celles de la lumière directe, les lois de l’intelligence que celles de l’automatisme mécanique.
Tout se passerait, dit-on, de la même manière s’il n’y avait ni reflet ni conscience ; la locomotive suivrait aussi bien les rails si elle ne produisait aucune réverbération. — Hypothèses enfantines, raisonnemens sur des possibilités en l’air. La locomotive et son mouvement sont liés à la chaleur de la chaudière, elle-même en liaison avec sa lumière : c’est par abstraction qu’on sépare ce qui est uni dans la réalité. C’est par une abstraction encore plus fantastique qu’on dit : — Le monde, et même le monde humain, marcherait de même s’il n’y avait point de conscience pour lui servir de miroir ; Constantinople eût été prise par des automates inconsciens et insensibles tout aussi bien que par des Turcs consciens et sentans. — On oublie que, si la conscience existe, c’est qu’elle a ses conditions, et que ces conditions font partie de l’ensemble des conditions universelles, autant qu’en font partie les vibrations cérébrales aboutissant à diriger sur Constantinople des corps armés de cuirasses et d’engins de guerre. Étant donnés les cuirasses et leurs mouvemens à tel moment de la durée, un Laplace idéal, plus savant encore que ne fut le Laplace réel, pourrait peut-être prédire la prise de Constantinople sans se préoccuper de savoir s’il y a des corps sous les cuirasses, encore moins des pensées et des passions sous les corps. Cela tient à ce que, dans l’univers, toute chose est fonction des autres et qu’on peut substituer une série de choses à une autre dans les équations de l’algèbre abstraite ; mais, en réalité, il n’y a point de cuirasses mouvantes sans corps dedans, ni de corps sans quelque chose de mental qui les anime. Les équations d’une algèbre universelle n’agissent qu’à la condition d’être traduites en molécules, et les molécules n’agissent qu’à condition d’envelopper quelque chose d’autre que des élémens purement logiques et quantitatifs, comme sont l’identité, la différence, le nombre, le temps et l’espace.
Il est donc antiphilosophique de voir des « facteurs » en toute