Noé à Viviers, à M. Chastel, qui relève une autre Maison du XVIe siècle à Châteaudun, à MM. Jéquier et Wassilief pour leurs études sur le Château d’Anet, à M. Paul Goût pour son beau dessin d’une porte de l’Église Saint-Eustache à Paris.
La Renaissance italienne sera toujours la grande source où l’on ira, pendant longtemps encore, puiser des enseignemens, moins peut-être pour l’architecture même que pour la décoration architecturale. Le jury a récompensé un travail de M. Suasso sur la célèbre Villa di papa Giulio, aux portes de Rome. Cette étude est vive et brillante, mais ne nous semble pas rendre avec toute la gravité désirable l’élégance ferme et claire de l’édifice original. C’est d’ailleurs sur la fonction de la peinture et de la sculpture dans l’ornementation des édifices que semble actuellement se porter l’attention de nos architectes touristes. On n’a pas mieux compris, en effet, que les peintres italiens des XVe, XVIe et XVIIe siècles le jeu des couleurs au milieu des reliefs et des dorures. MM. Hourlier et Paul Renaud, dans de nombreux relevés et croquis faits dans les monumens de Sienne, de Florence et de Rome, en nous rappelant quelques-uns des chefs-d’œuvre accomplis par ces virtuoses naïfs ou ingénieux, nous apportent aussi d’excellens exemples à méditer dans un temps où l’on parle tant d’art décoratif. Autant de preuves brillantes que la peinture n’a pas besoin d’atténuer le mouvement de ses formes ni d’éteindre l’éclat de ses couleurs pour s’associer à l’architecture, autant de témoignages convaincans qu’elle peut vivre avec elle comme une compagne active et non comme une servante humiliée !
Tous ces beaux retours vers le passé ne seraient cependant que du dilettantisme inutile s’ils ne devaient avoir pour conséquence de fortifier chez les architectes l’esprit créateur et de les enhardir à chercher une expression originale pour des idées modernes. Le plus grand intérêt que puissent offrir des expositions architecturales, c’est en définitive l’effort fait par les artistes contemporains, soit pour adapter les formes du passé aux habitudes de la vie présente, soit pour inventer des formes nouvelles. Il est clair qu’il y a, dans cet effort, de bien autres difficultés que celles qu’on peut rencontrer à relever soigneusement l’ensemble ou les détails de l’œuvre d’autrui ou même à reconstituer, par une série d’ingénieux raisonnemens, avec quelques membres épars, la structure et la parure d’un édifice disparu. C’est toute la différence qu’il y a entre le peintre qui invente et le graveur qui reproduit. Mais les architectes sont soumis à mille exigences impérieuses que ne connaissent nullement les autres artistes ; la disposition des lieux, la destination de l’édifice, la nature des matériaux, sans parler des idées personnelles ou des caprices de ceux qui paient, leur sont autant de tyrannies