sera pas la famille des Atrides. Léon déjeunera chez Marguerite, il dînera chez Claire, voilà tout : comme dit encore l’oncle aux maris de l’une et de l’autre,
Il faut bien qu’on déjeune... Il faut bien que l’on dîne...
Mais en vain Léon s’encouragera lui-même, de temps à autre, avec
une ingénuité plaisante :
Allons, décidément, c’est celle-là que j’aime!
Il ne soupera que chez la troisième, et le jour où
Las de tout adorer, sans rien aimer jamais,
il en fera sa femme; où le bonhomme Desrosiers, avec un sourire
entre les pattes blanches de ses favoris, aura donné ce consentement,
d’une douce ironie :
Allons, mariez-vous !.. enfans ; c’est malgré moi !
Elle est fort gentille, cette mignonne Jeanne qui, au premier acte, pour avoir une corbeille de mariage comme celles de ses sœurs, et peut-être déjà pour autre chose, voudrait être aussi grande qu’elles; dans l’intervalle du premier au second, en pensant à ce cousin « qu’elle déteste, » elle se hâte de grandir; vers la fin du second, elle le déteste « moins; » vers la fin du troisième, elle lui fait ce reproche, mêlé joliment d’un aveu :
Jadis tu me trouvais trop petite et trop blonde.
— Moi?
— Je ne l’ai pas cru ; mais enfin tu l’as dit !
Voyez-vous la petite futée? Ce ménage ne sera point déplaisant ni
mélancolique.
Les deux autres, le couple de Varenne et le couple Jalabert ont moins de fraîcheur : il semble qu’ils se soient un peu fanés dans le magasin de Picard ou de Bayard. C’est pourtant un assez bon type de Parisien que celui-ci, avide de l’air des champs et qui, après quatre mois, y périt de langueur et ne sait comment tromper son ennui :
Si j’allais pêcher?.. Diable!.. Encore des goujons,
Comme hier!.. Plus j’en prends, et plus nous en mangeons!