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immédiatement après le détachement du coupon, effectué le 16 du mois, a baissé jusqu’à 80.30. Un effort vigoureux l’a relevé à 81 ; mais de nouvelles ventes se sont produites, et la dispute s’est établie autour de 80.50. Un moment, on s’est approché de 80, pour se relever mardi à 80.55. Une dépêche annonçant que la grève se généralisait à Decazeville a fait coter de nouveau 80.25.

L’amortissable a réagi de 0 fr. 37 ; le 4 1/2, de 0 fr. 47 ; le 3 pour 100, de 0 fr. 45. En fait, la baisse est très modérée ; on aurait pu s’attendre à des mouvemens beaucoup plus accentués à la veille d’un emprunt d’un milliard.

Les actions de nos grandes compagnies ont beaucoup plus souffert que nos fonds publics de la prédominance des dispositions peu favorables aux achats de l’épargne. Les attaques dont les conventions de 1883 ont été l’objet, dans la chambre des députés, pendant le long débat sur les tarifs récemment homologués, ont inquiété quelques porteurs de titres ; la constatation de l’affaiblissement constant des recettes a fait le reste ; les demandes ont cessé et des réalisations n’ont pu s’effectuer qu’au moyen d’un sacrifice sur les prix. Le Lyon a reculé de 30 francs (1,217) ; le Nord, de 10 francs (1,517) ; l’Orléans, de 11 francs (1,340) ; le Midi, de 22 francs (1,135) ; l’Est, de 8 francs (798) ; l’Ouest, de 13 francs (860).

Le rendement actuel de nos grandes lignes jette le plus triste jour sur l’intensité croissante de la crise commerciale et industrielle. La diminution pendant la dernière semaine a atteint 630,000 francs pour le Lyon, 235,000 pour l’Orléans, 313,000 pour le Midi. Depuis le 1er janvier, le total des moins-values est déjà de près de 3 millions sur la première de ces compagnies, de 2 millions 1/2 sur la seconde, de 2 millions sur la troisième. Il dépasse 9 millions pour l’ensemble des six grands réseaux, et pour les dix premières semaines de l’exercice. Le dividende du Nord a été fixé à 62 francs pour 1885. Il avait été de 64 pour 1884. Les chemins étrangers ne sont pas mieux partagés. Les Autrichiens ont déjà 2,200,000 francs de diminution, les Lombards 585,000, le Nord de l’Espagne 930,000. Il est vrai que cette dernière compagnie voit le trafic se relever sur le réseau des Asturies, dont elle a assumé l’exploitation. Quant au Saragosse, il conserve encore une plus-value de recettes, depuis le commencement de l’année, de 604,000 francs. Au point de vue des cours, la baisse s’est arrêtée à 513 sur les Autrichiens, mais non sur le Nord de l’Espagne, qui perd 26 francs à 346, ni sur le Saragosse, qui a reculé de 327 à 308, ni même sur les Lombards, qui restent à 263 après 270. Les Chemins méridionaux ont fléchi de 3 francs.

La quinzaine n’a été bonne ni pour les titres des établissemens de crédit, ni pour ceux des entreprises industrielles. Le Crédit Foncier a reculé de 22 francs à 1,337, le Crédit industriel de 20 francs à 630, la