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correspondrait à de nouveaux sacrifices pour le Trésor du chef de la garantie. On n’évalue pas à moins de 70 à 80 millions les sommes que la garantie coûtera à l’état en 1887. Il est vrai que, par compensation, la somme totale que l’industrie des chemins de fer en France a payée à l’état en impôts de toute forme et toute nature pour 1885 atteint au moins 250 millions. Le Lyon a baissé de 10 francs à 1,262, l’Orléans a monté d’autant à 1,370. Les actions des quatre autres compagnies ont gardé les cours du 15 courant. Les Autrichiens ont baissé de 7 francs, les Lombards de 3. On constate plutôt quelque tendance à la reprise sur le Nord de l’Espagne et le Saragosse.

La Banque de France a baissé de 4,400 à 4,250, puis s’est relevée à 4,350. Il y a peu de titres flottans, et les vendeurs à découvert doivent s’attendre à tout instant à être punis de leur témérité. Cependant, la baisse est logique sur cette valeur si l’on considère la diminution constante des bénéfices. En 1885, les neuf premières semaines avaient produit 5,895,629 francs. La même période n’a donné, cette année, que 4,570,727 francs.

Le Comptoir d’escompte a tenu son assemblée générale le 30 janvier dernier. Il a été donné lecture aux actionnaires du décret, en date du 24 octobre 1885, aux termes duquel la durée de la société le Comptoir d’Escompte de Paris est prorogée pour vingt années à partir du 28 mars 1887. Le passage du rapport sur les opérations de 1885, ayant trait aux émissions faites aux guichets du Comptoir ou auxquelles il a participé, est caractéristique au point de rue des conditions où se trouvent placées en très grande majorité les établissemens de crédit : « Les émissions ont été peu nombreuses. La situation générale des affaires, l’inaction persistante de tous les marchés, la réserve dans laquelle se tiennent les capitaux, ont momentanément arrêté les opérations qui sollicitaient auparavant le concours des Banques. »

Heureusement pour ses actionnaires, le Comptoir d’escompte ne vit pas principalement d’émissions, mais plutôt de bonnes et solides affaires de banque. Aussi, bien que le ralentissement du commerce d’importation et l’état troublé de l’Orient aient amené une certaine diminution dans le chiffre des opérations des agences du Comptoir à l’étranger, les résultats de 1885, par suite du courant régulier d’affaires à l’intérieur, ont-ils été très satisfaisans. Ils se chiffrent par 7,700,000 de francs et ont permis de fixer le dividende à 48 francs. On comprend ‘que, dans ces conditions, le titre reste bien classé et se maintienne aux environs de 1,000 francs. On peut, au surplus, apprécier la valeur du portefeuille du Comptoir par ce fait que, sur un mouvement d’escompte de plus d’un milliard et demi, ce portefeuille présente seulement un contentieux de 190,385 francs immédiatement passé