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à 57 1/8; 0 fr. 30 seulement sur l’italien, à 97.80, à cause de la lutte engagée, devant le parlement de Rome, contre M. Depretis et son collègue le ministre des finances, M. Magliani. L’obligation unifiée, si longtemps immobile, a gagné 10 francs dans la seconde quinzaine de février, après avoir monté d’autant dans la première quinzaine.

Les recettes des chemins de fer sont partout en diminution, en Espagne et en Autriche aussi bien que chez nous. La moins-value pour la sixième semaine de l’exercice sur l’ensemble des réseaux de nos six grandes compagnies atteint le chiffre de 1,330,000 francs. Elle dépasse 4 millions pour les six semaines écoulées depuis le 1er janvier, proportion qui, appliquée au reste de l’année, donnerait une diminution générale de 32 millions pour la totalité de l’exercice. Il ne faut pas oublier que, l’année dernière, la diminution a été de 36 millions de francs. Ces chiffres ne disent que trop éloquemment l’intensité de la crise que traversent notre commerce, notre industrie et notre agriculture.

Ce qui ajoute encore à la signification des diminutions dont chaque période hebdomadaire amène le retour trop régulier, c’est que le nombre des kilomètres exploités est plus élevé en 1886 qu’en 1885, en sorte que la proportion de la moins-value du rendement kilométrique est encore plus élevée que celle du rendement total. C’est en exploitant 949 kilomètres de plus que l’année dernière que nos six compagnies ont eu 4 millions de moins de recettes brutes depuis le commencement de l’exercice.

Nous avons dit que les recettes des Chemins étrangers n’étaient pas meilleures. La diminution atteint déjà 1,275,000 francs depuis le 1er janvier pour les Autrichiens, malgré 88 kilomètres de plus. Les Lombards ont pour le même temps une moins-value de 325,000 francs. Le Nord de l’Espagne n’est pas plus favorisé et perd 333,000 francs. Il est vrai qu’il gagne 140,000 francs sur son réseau spécial des Asturies. Le Saragosse fait exception à la règle générale et présente pour les premières semaines de 1886 en accroissement de recettes brutes déjà très respectables, 624,000 francs, et cela sans augmentation d’étendue du réseau.

Au point de vue des cours, les variations ont été insignifiantes pendant cette quinzaine sur les actions de nos chemins de fer, malgré la campagne entreprise devant la chambre pour la diminution des tarifs. Le moment, il faut le reconnaître, serait assez mal choisi pour tenter dans cette voie des expériences aventureuses, qui naturellement tourneraient au détriment des compagnies, mais bien plus encore à celui de l’état, puisque les conventions de 1883 ont garanti aux actions un dividende minimum et que tout nouvel affaiblissement des recettes