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REVUE LITTÉRAIRE

A PROPOS DU THEATRE CHINOIS.

Le Théâtre des Chinois, études de mœurs comparées, par le général Tcheng-ki-tong. Paris, 1886; Calmann Lévy.

Si quelque lecteur était par hasard curieux de renseignemens neufs et précis sur le théâtre chinois, — et il pourrait l’être assurément de plus d’une chinoiserie moins intéressante et moins utile, — je dois d’abord le prévenir qu’il en trouvera fort peu dans le livre que vient de publier sous ce titre le général Tcheng-ki-tong. Très Parisien, beaucoup plus Parisien qu’on ne l’est d’ordinaire à Paris, presque aussi Parisien que M. Albert Wolff, lequel est, je crois, de Cologne ou de Bonn, le général Tcheng-ki-tong se montre en effet moins Chinois que jamais dans ce petit volume, et l’on peut bien dire qu’il y passe à tout coup les promesses de son titre, mais en revanche qu’il a tout à fait oublié de commencer par les y tenir. Un bel éloge de la « défiance, » bien sincère, éloquent même à force de sincérité, très significatif en tout cas, voilà peut-être ce qu’il y a de plus chinois dans ce livre d’un Chinois sur le théâtre chinois. Le reste, nous le connaissions depuis déjà longtemps, ou du moins et pour mieux dire, nous devrions le connaître, si c’était pour nous que nos missionnaires et nos sinologues eussent écrit: les Amyot, les Prémare, les du Halde autrefois, et dans notre siècle les Pauthier, les Bazin, les Stanislas Julien et les Abel Rémusat.