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de ce poids sur l’Angleterre, sur ses partis, sur ses ministères, sur toute la politique de l’empire britannique !


CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Malgré les incidens si graves qui ont marqué cette dernière quinzaine de 1885 au point de vue de la marche de nos affaires politiques intérieures, la spéculation à la hausse sur les fonds publics et sur un certain nombre d’autres valeurs, n’a pas un seul instant lâché prise. A peine, à la veille du scrutin sur les crédits du Tonkin, le 3 pour 100 a-t-il fléchi de quelques centimes au-dessous de 80. Pendant que le congrès de Versailles élisait M. Grévy, la rente se relevait à 80.25.

Nos trois fonds ont ainsi monté de 0 fr. 10 à 0 fr. 15 depuis le milieu du mois, conservant toute la plus-value acquise sur les cours de liquidation de fin novembre. Le mouvement de reprise a été extrêmement vif sur l’action Suez, qui ne gagne pas moins de 70 francs, sur le Crédit * foncier, à 1,347 après 1,335, sur le Nord, qui de 1,520 s’est élevé à 1,555, sur le Gaz, en progression de 35 francs, sur l’Italien, qui s’est avancé de 0 fr. 75. Les valeurs étrangères et surtout le Hongrois ont profité de l’heureuse impression produite sur toutes les places par la signature de l’armistice entre les Serbes et les Bulgares.

Si l’on jette un coup d’œil rétrospectif sur la cote des valeurs, pendant l’exercice 1885, on constate aisément que, si l’année a été bonne pour certaines valeurs, elle a été en revanche bien dure pour d’autres, et avant tout, pour les affaires qui ne peuvent attendre leur prospérité que de la spéculation. Les capitaux de placement ont persisté à s’éloigner systématiquement des valeurs qui, à l’époque du krach de 1882, avaient causé à l’épargne tant d’amères déceptions. Aussi rien n’est-il