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apprécieront les recherches de M. Schliemann et diront ce que ses découvertes ont apporté à la science d’absolument neuf et inattendu. Mais pour quiconque aime l’antiquité, et dans l’antiquité ces problèmes d’origines qui sont d’autant plus passionnans qu’ils sont plus obscurs, nous ne connaissons pas de lecture plus instructive ou plus intéressante que celle de ce beau livre. Nous avons à peine besoin de dire que les illustrations y abondent.

Franchissons une vingtaine de siècles. Du quatrième et dernier volume des Chroniqueurs de L’histoire de France[1] nous redirions volontiers ce que nous avons dit des trois autres. Illustré, comme ses aînés, de grandes planches en chromolithographie, de gravures hors texte, en Cm de nombreuses gravures dans le texte, les unes et les autres fidèlement reproduites d’après les monumens et les manuscrits de L’époque, le présent volume ne saurait manquer de réussir comme eux. Mme de Witt y a mis à contribution nos chroniqueurs depuis Monstre ! et jusqu’à Commines : il convient d’ajouter que les dernières luttes du Charles VII contre l’Anglais, celle de Louis XI contre Charles le Téméraire, et enfin la guerre d’Italie sont les principaux épisodes sur lesquels on a attiré et fixe l’attention.

Les livres de géographie sont toujours nombreux. La Lorraine illustrée[2] forme un beau volume, très bien imprimé, très bien illustré par des artistes lorrains, trop nombreux pour que nous puissions seulement les nommer, trop divers pour que nous songions à les caractériser, tous du moins assez habiles pour que nous puissions les envelopper dans le même éloge. Le texte en est dû pour la Moselle à M. Lorédan Larchey, pour la Meuse et le Barrais à M. André Theuriet, pour les Vosges à M. Louis Jouve, et enfin pour la Meurthe à M. Edgar Anguin. L’introduction générale est de M. Auguste Prost. « La plupart de nos provinces ont eu leurs publications illustrées, » disaient, en annonçant la leur, les éditeurs de la Lorraine. Nous voudrions qu’ils eussent rigoureusement dit vrai. Mais le fait est que beaucoup attendent encore cette description pittoresque d’elles-mêmes, et nous, nous n’y saurions trop pousser les éditeurs.

Est-ce aussi pour les y pousser que l’Académie française a couronné cette année même les deux premiers volumes de l’intéressant ouvrage dont, voici le troisième : le Littoral de la France, par M. Ch.-F. Aubert. Le premier volume nous avait conduits de Dunkerque au Mont Saint-Michel et le deuxième du Mont Saint-Michel à Lorient, celui-ci nous mène à son tour de Lorient à La Rochelle[3]. C’est une des parties les moins connues, la moins connue peut-être du littoral français. Pour un touriste qui visite les plages normandes ou celles de la Méditerranée, combien ont visité Belle-Ile, l’Ile de Croix, celles de Houat,

  1. Hachette, éditeur.
  2. Berger-Levrault, éditeur.
  3. Palmé, éditeur.