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a été ne mériterait pas, pour cette seule raison, d’être recherché, raconté, commenté, l’Histoire de la tapisserie[1] toucherait de trop près et par trop de points à l’histoire du grand art. Peut-être eussions-nous désiré que M. Jules Guiffrey traitât son sujet d’une manière plus large, qu’il en fît mieux voir l’intérêt, l’importance même ; c’est une étude ici Lieu savante, et plutôt un recueil de notes historiques qu’un livre. L’exécution matérielle en est d’ailleurs extrêmement soignée, l’illustration plus encore. Dans l’Histoire de la verrerie et de l’émaillerie[2], M. Edouard Garnier s’est proposé de nous faire connaître « les origines et l’histoire de deux métiers qui sont devenus des arts. » Ne pourrait-on pas dire avec autant de vérité que ces deux arts, à leur tour, en raison même des progrès de l’industrie, sont en train aujourd’hui de redevenir des métiers ? Il n’y a pas de quoi se féliciter. L’histoire de la verrerie se divise en trois grandes époques, faciles à délimiter ; la Verrerie dans l’antiquité, la Verrerie au moyen âge et la Verrerie dans les temps modernes. L’histoire de l’émaillerie, plus complexe, comporte plus de divisions. Aussi soigné que le précédent, ce volume est illustré, comme lui, de nombreuses gravures et de plusieurs chromolithographies. C’est ici le véritable emploi du procédé, pour représenter au naturel des verreries, des émaux, des porcelaines et des tapisseries ou encore des miniatures.

De la grande Histoire des peintres de Charles Blanc on a extrait un Album des peintres français[3], et de sa Grammaire des arts du dessin, pour en faire un élégant petit volume, ce qui touchait à la Peinture. Si la valeur de l’Histoire des Peintres n’était pas depuis longtemps connue, nous aimerions à insister. Nous nous bornerons à dire à quels maîtres est consacré cet Album. Ce sont Poussin, Watteau, Chardin, Boucher, Prudhon, Gros, Gérard, Charlet, Delaroche, Ary Scheffer et Horace Ver-et. Il doit sans doute y avoir une raison de ce choix[4].

Peu ou presque point de livres d’histoire, beaucoup moins en tout cas que nous ne voudrions. M. Schliemann, dans son Ilios[5], lire des entrailles de la terre d’Asie et des profondeurs obscures de la légende ces Troyens qui n’avaient guère jusqu’ici figuré dans l’histoire que sur le témoignage d’Homère, si tant est qu’Homère ait existé. On connaît l’histoire de M. Schliemann. Lui-même, dans une autobiographie que la traductrice l’Ilios, Mme Egger, n’a en garde d’omettre, nous raconte comment ce livre a été la pensée de son enfance, comment la vie, pendant de longues années, l’empêcha de réaliser son rêve d’archéologue, comment, en débitant du sucre et de la cannelle, il sut se ménager des loisirs pour s’y mieux préparer, et comment enfin, à l’âge où d’autres songent au repos, il put se mettre à Pieuvre. De plus compétens

  1. Marne, éditeur.
  2. Marne, Éditeur.
  3. Loones, éditeur.
  4. Loones, éditeur.
  5. Didot, éditeur.