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ROMANCERO

LE SERREMENT DE MAINS.


Ciudando Diego Laynez,
En la mengua de su casa
Fidalgn, rica y antiga
Autel que Iñigo y Abarca.
(Romancero del Cid.)



Songeant à sa maison, grande parmi les grandes,
Plus grande qu’Iñigo lui-même et qu’Abarca,
Le vieux Diego Laynez ne goûte plus aux viandes.

Il ne dort plus, depuis qu’un sang honteux marqua
La joue encore chaude où l’a frappé le Comte,
Et que pour se venger la force lui manqua.

Il craint que ses amis ne lui demandent compte,
Et ne veut pas, navré d’un vertueux ennui,
Leur laisser respirer l’haleine de sa honte.