Maintenant que tout est fini et qu’au premier scrutin du commencement du mois est venu s’ajouter le dernier scrutin du 18 complétant et couronnant les élections françaises, il reste à savoir ce qui sortira de ce mouvement d’opinion aussi instructif qu’imprévu. — Quelle sera l’influence de la grande et récente consultation populaire sur la direction des affaires de la France ? Comment s’organiseront et se conduiront les partis qui vont, se retrouver en présence dans des proportions sensiblement différentes ? Quel esprit, quels projets, quelles intentions vont-ils porter dans le nouveau parlement qui se réunira d’ici à peu ? Que feront-ils tous, et cette majorité républicaine qui revient aussi effarée de ses mécomptes qu’embarrassée de ses incohérences, et cette minorité conservatrice si soudainement fortifiée, et ce ministère qui a perdu quelques-uns de ses membres à la bataille, qui n’a retrouvé les autres qu’au second scrutin ? Où prendra-t-on son orientation, comme on dit aujourd’hui ? Voilà les questions qui se pressent et se succèdent depuis quelques jours, qui s’agitent de toutes parts dans une assez bizarre confusion, et naturellement, dans tous les camps, chacun a sa manière de résoudre ces questions, d’expliquer les incidens d’une lutte fertile en surprises, d’interpréter à son avantage l’opinion du pays. Chacun a sa consultation, ses commentaires, ses pronostics ; on finit presque par ne plus se reconnaître dans ce tourbillon d’interprétations et de divagations. Le fait est cependant qu’avec un peu de bonne volonté, avec quelque impartialité et quelque sang-froid, il n’y a rien de plus facile que de démêler le sens, le caractère