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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.



14 septembre.

C’est donc bien décidé, le Journal officiel a parlé et a définitivement fixé au 4 octobre le grand rendez-vous électoral. C’était la date extrême qu’on ne pouvait dépasser, et le décret qui a paru ces jours derniers, arrivant tout droit du Mont-sous-Vaudrey, où M. le président de la république se repose, n’a plus été qu’une formalité légale.

Les partis n’ont pas tant attendu pour se préparer à la lutte, pour entrer en campagne. Depuis quelques jours, depuis quelques semaines déjà, ils sont à l’œuvre et ils ont commencé leurs représentations en province comme à Paris. Partout ils font et ils refont leurs listes, où ils rassemblent des noms souvent assez étonnés de se trouver ensemble ; ils publient manifestes sur manifestes. La droite a sa « déclaration, » qui est le mot d’ordre de toutes les oppositions conservatrices ; les républicains de toutes nuances ont leurs programmes. Les uns et les autres ont leurs réunions souvent bruyantes où ils se prodiguent entre eux les récriminations, les invectives, sans compter les hâbleries, qu’ils ne ménagent pas, qui sont une des formes de l’éloquence électorale, Les partis sont dans leur rôle de combattans, et le ministère lui-même a voulu se mettre en règle en prenant position, en tenant l’engagement qu’il a pris à son arrivée au pouvoir : d’assurer la sincérité des élections. M. le président du conseil, garde des sceaux, a le premier envoyé ses instructions aux chefs de la magistrature en leur faisant un devoir de l’impartialité. M. le ministre des finances a recommandé à ses innombrables agens de ne point abuser de leurs positions, de rester en dehors des mêlées passionnées des partis. M. le ministre de l’instruction publique et des cultes, à son tour, par une circulaire aux