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l’épidémie, ont reperdu une partie de cette avance. Il n’y a plus à douter d’une diminution sensible du dividende sur le Saragosse pour 1885, et le Nord de l’Espagne aura peut-être quelque peine à maintenir sa répartition pour cet exercice au même niveau que pour 1884.

L’incident hispano-allemand a également arrêté nos fonds français au cours de la reprise qui semblait se dessiner. Les demandes de l’épargne au comptant étant suivies et assez importantes (notamment en 3 pour 100 perpétuel et en amortissable), les cours s’élevaient peu à peu sur ces deux fonds : l’un atteignant 81.20 ; l’autre, 82.90. A la nouvelle de la grande manifestation patriotique des Madrilènes, des offres ont ramené le 3 pour 100 à 81 francs. Quelques centimes ont été regagnés depuis, et de faibles oscillations se sont produites autour de 81.10 dans l’attente des résultats de la réponse des primes. Le 4 1/2, presque complètement immobile, se retrouve à 108.96, comme il y a quinze jours. L’influence exercée par l’approche des élections générales ne s’est accusée jusqu’ici que dans le ralentissement croissant des affaires et dans le sentiment que, jusqu’à ce que le verdict du suffrage universel ait été prononcé, les circonstances commandent impérieusement une attitude de grande réserve. On estime que la liquidation prochaine s’effectuera aussi heureusement que celle de fin juillet, sans modification sensible dans les taux des reports, si peu onéreux pour les acheteurs et si peu avantageux pour les capitalistes restés fidèles à ce genre d’emploi de leurs ressources disponibles.

La Banque de France défend assez péniblement son prix de 5,000 fr. La stagnation commerciale s’accuse dans la diminution continuelle du portefeuille et dans l’amoindrissement parallèle du chapitre des profits et pertes. Les actionnaires doivent s’attendre à un dividende plus faible pour le second semestre de 1885 que pour le semestre correspondant de 1884.

Le Crédit foncier est très ferme à 1,315, et son compte de bénéfices est jusqu’ici plus élevé pour 1885 que pour 188Z ». Mais il ne s’agit pas là d’un établissement de crédit qui doit trouver exclusivement dans les affaires de l’année courante l’intégralité de son dividende annuel. Les affaires anciennes du Crédit foncier lui assurent seules un dividende de 60 francs par action. Il peut donc ne demander aux affaires nouvelles de l’année que le contingent nécessaire pour compenser les extinctions normales et les remboursemens éventuels ; le reste sert, s’il y a lieu, à grossir encore le dividende. Nous avons fait remarquer, il y a quinze jours, que le Crédit foncier allait trouver un nouveau champ d’opérations et, par conséquent, une nouvelle source de bénéfices dans les prêts aux départemens et aux communes pour les constructions de maisons d’écoles.

La Banque de Paris ne s’est pas encore relevée de la dépréciation subie récemment ; elle se tient sans affaires aux environs de 660. Les