dépression du crédit, auquel ils sont obligés de recourir dans les momens difficiles de leur histoire. J’espère que nous pourrons rendre hommage à la sagesse du premier parlement italien, qui a fondé, par la loi du 10 juillet 1861, le grand livre de la dette publique et établi en mairie temps le principe de l’amortissement annuel. L’avenir du crédit est entre vos mains. Le parlement italien a toujours su s’élever aux conceptions les plus hautes, et celle-ci est la plus forte garantie de la prospérité et de la grandeur de la patrie. »
La nation italienne a le droit de se montrer fière d’une situation qui a permis à M. Magliani de tracer ainsi les grandes lignes d’une politique financière qui ne saurait avoir d’autre conséquence qu’un accroissement de puissance et de prospérité. Si, comme il n’y a pas lieu d’en douter, les ministres italiens persévèrent dans l’exécution de ce programme, si le parlement et la nation continuent à l’approuver et à fournir les moyens d’en réaliser les vues, dans peu d’années le régime financier de l’Italie sera tel que celui de bien peu de nations pourra lui être comparé. Mais, nous ne saurions trop le répéter, il importe que la plus grande rigueur, la plus inexorable résolution, président à l’accomplissement des détails et de l’ensemble des projets de M. Magliani. Il faut que, dès que les prescriptions légales auront été satisfaites et qu’il aura été pourvu à l’exécution des dépenses militaires ou des travaux publics, soit par les ressources ordinaires du budget, soit par l’émission d’obligations gagées sur le domaine, le budget extraordinaire soit strictement réduit aux proportions des disponibilités. Nous avons démontré, chiffres en mains, que l’accroissement régulier des principaux revenus publics rendait, sous ce rapport, la résignation facile et qu’il n’était pas à craindre qu’aucun service eût à souffrir de la stricte observation du principe tutélaire que le ministre des finances a pris soin d’affirmer hautement. Dès lors la clôture du grand livre, l’amortissement périodique et régulier, ces deux bases essentielles du crédit, passeront définitivement, comme articles de foi, dans les traditions gouvernementales de l’Italie. Nous savons mieux que personne ce qu’il en coûte à l’équilibre budgétaire et au crédit d’une nation de se laisser aller à la tentation des vastes combinaisons qui, sous le titre pompeux d’outillage industriel ou pédagogique, engagent le trésor dans une interminable série de dépenses dont l’utilité pratique ou l’opportunité ne tardent pas à être démenties dès que le mirage des premiers jours s’est dissipé ; il faut revenir en arrière, réduire les plans primitifs, et en définitive se décharger sur autrui de leur achèvement plus ou moins prorogé. La comparaison entre l’état et les simples particuliers est banale ; comme tous les lieux-communs, elle renferme une grande part de vérité. Plus d’une fortune privée a succombé à la manie des constructions prématurées et des travaux de luxe. Les Italiens ne