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provenant de dépenses ultra-extraordinaires, c’est-à-dire de celles qui sont consacrées aux transformations militaires, dépenses de caractère transitoire devant disparaître dans un temps prochain. C’est ce genre de dépenses que visent les projets économiques de M. Magliani et le principe de conduite qu’il s’est désormais imposé. Mais, pour le moment, il est impossible de se soustraire à la nécessité d’y pourvoir. On le fait, comme dans les budgets précédens, en autorisant l’émission d’obligations gagées sur les biens ecclésiastiques, avec l’espoir qui s’est déjà réalisé pour l’exercice 1883, que les plus-values des recettes permettront de renoncer à cette émission. Abstraction faite de ces dépenses, le budget présenterait un excédent de recettes d’environ 16 millions de francs.

Les mûmes observations s’appliquent au budget de prévision de l’exercice 1885-86. Les recettes y figurent pour 1,371 millions et les dépenses de tout ordre pour 1,401 millions ; mais ce dernier chiffre comprend 41 millions de dépenses ultra-extraordinaires se répartissant de la manière suivante : 26 millions pour travaux publics et 15 millions de dépenses militaires. Si ces dépenses, de caractère transitoire, nous le répétons, ne s’imposaient pas actuellement au budget, celui de 1885-86 présenterait un excédent de recettes de plus de 10 millions. Comme pour le précédent exercice, il est pourvu à ces dépenses extraordinaires par une autorisation d’émission d’obligations ecclésiastiques que les plus-values de recettes rendront peut-être superflue.

Pour compléter l’ensemble du tableau, il nous reste à examiner la situation du trésor et de la dette. L’on sait que le trésor public, chez les nations régulièrement organisées, n’est pas seulement la caisse qui touche les recettes et paie les dépenses. Le trésor fonctionne en outre comme un grand établissement de crédit. Il a son papier, c’est-à-dire les bons du Trésor ; il a des comptes-courans avec les grandes administrations, il est crédité de toutes les recettes qui ne sont pas encore entrées dans ses caisses et débité des dépenses qui restent à payer. Le bilan du Trésor italien s’établit de la manière suivante. A l’actif on inscrit : les fonds en caisse ; les créances du trésor ; les recettes constatées, mais non versées, autrement dit les résidus actifs. — On inscrit au passif : les dettes du trésor ; les dépenses dont le terme est échu, mais qui ne sont pas encore payées, autrement dit les résidus passifs.

Le bilan présente généralement un solde débiteur. A la fin de 1883, l’excédent au passif atteignait la somme de 235,425,025 francs. Il n’était, au 1er janvier 1877, que de 197,940,232 francs.

Il faut ajouter que, du 1er janvier 1877 à la fin de 1881, il se produisit une amélioration notable et que le déficit du trésor fut ramené à