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Nous n’avons pas à les suivre dans cette laborieuse négociation ; il suffit de faire connaître les points sur lesquels elle portait.

Max-Emmanuel n’avait plus à stipuler pour lui-même le commandement des armées. La négociation du mois de juin et ses succès en Hongrie lui avaient valu une situation militaire qui ne pouvait plus lui être enlevée. Il poursuivait maintenant l’autre but de ses ambitions : un agrandissement territorial, et spécialement la souveraineté des Pays-Bas; il demandait en même temps que l’empereur lui garantît la possession de ses états héréditaires et lui communiquât le plan des opérations qu’il comptait ordonner pour mettre la Bavière à l’abri de l’invasion française. A Vienne, ces prétentions avaient fait jeter les hauts cris; le conseil aulique avait déclaré que la succession d’Espagne n’était pas ouverte, qu’il était impossible de distraire la moindre parcelle des possessions allemandes de la maison d’Autriche, et avait offert de remplacer les cessions de territoire par une subvention de 1 million de florins. Max-Emmanuel insista, il déclara qu’il ne pouvait pas avoir sacrifié 30,000 hommes de ses troupes et 11 millions de florins de son trésor, depuis cinq ans, au service de l’Autriche, sans avoir gagné un pouce de terre; que ses sujets commençaient à murmurer, qu’il fallait faire taire les propos malveillans ; il remit une note résumant ses demandes et recommença à coqueter avec Villars.

Cette note, datée du 13 décembre, comportait quatre points dont voici la substance : 1er l’électeur demandait que l’empereur obtînt effectivement de la couronne d’Espagne la cession des Pays-Bas espagnols et qu’à cet effet un négociateur spécial fût envoyé à Madrid