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à en empêcher la réalisation, par l’étendue et la situation de ses états, est l’électeur de Bavière. L’Autriche poursuit la destruction de sa maison : la France, au contraire, a tout intérêt à son agrandissement. Le roi espère que l’électeur, se détachant de l’Autriche, répondra par des engagemens réels aux bons sentimens qu’il a pour lui.


Sa Majesté veut bien que le sieur de Villars lui confie… qu’elle estime qu’il n’y a rien de plus convenable au maintien de la tranquillité publique, et principalement à la conservation des droits et prérogatives des électeurs, que d’empêcher premièrement l’élection de l’archiduc pour roi des Romains, et, dans la suite du temps, d’élire à cette même dignité un des électeurs qui puisse gouverner l’empire selon ses loix et constitutions et laisser à la maison d’Autriche le soin d’étendre ses frontières aux dépens d’un ennemi aussi faible et aussi abattu que le Turc l’est à présent.

Sur ce fondement, Sa Majesté, portée d’inclination pour l’électeur de Bavière, veut bien appuyer de tout son pouvoir l’élection de ce prince à la dignité de roi des Romains, lorsqu’il jugera lui-même la conjoncture favorable, et que, de son côté, il voudra prendre avec Sa Majesté les mesures nécessaires pour s’élever à ce rang ; et il n’en sera pas plus tôt convenu avec Sa Majesté qu’elle employera efficacement ses offices tant auprès des trois électeurs ecclésiastiques que de l’électeur de Brandebourg, pour les disposer à concourir à son élection.

En second lieu, si, outre ce grand engagement dans lequel Sa Majesté veut bien entrer pour l’agrandissement dudit électeur et de sa maison, il témoigne encore souhaiter de pouvoir rentrer, lorsqu’il sera parvenu à l’empire, dans tous les droits que les électeurs de Bavière ont anciennement exercés sur les villes de Ratisbonne, Nuremberg et Augsbourg, et généralement dans tout ce qui lui peut et doit appartenir entre l’Inn et le Danube ; et qu’il demande pour cet effet l’assistance de Sa Majesté, elle permet au dit sieur de Villars de promettre en son nom qu’elle l’appuiera dans cette juste prétention, et que, s’il en est troublé par voie de fait, elle lui donnera tout le secours dont on conviendra avec lui.

En troisième lieu, si le dit électeur, voulant entrer dans une étroite liaison avec Sa Majesté et agir tant par ses suffrages dans les diètes que par la jonction de ses troupes à celles de Sa Majesté envers et contre tous ceux qui la voudroient troubler dans la juste possession où elle est en conséquence du traité de trêve, et obliger aussi Sa Majesté de le secourir envers et contre tous ceux qui l’attaqueront dans ses droits et possessions et même s’opposeroient aux prétentions que Sa Majesté aura estimé justes et promis d’appuyer, désiroit encore que