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si on lui accorde l’abrogation définitive des lois de mai. On marchande et on ajourne. En réalité, M. de Bismarck finit le plus souvent par arriver à ses fins, et ce qu’il ne peut pas faire avec le parlement, il le fait au besoin sans lui.

CH. DE MAZADE.





LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE




La reprise s’est accentuée avec une grande vivacité pendant la seconde quinzaine de juin sur la plupart des fonds étrangers, et notamment sur ceux que les appréhensions d’une guerre entre l’Angleterre et la Russie avaient le plus fortement éprouvés.

Ces appréhensions paraissent aujourd’hui complètement dissipées. Les négociations pour le tracé de la frontière entre le Turkestan russe et l’Afghanistan se poursuivent avec beaucoup de lenteur, il est vrai, mais ces retards étaient prévus. On sait qu’ils résultent moins de la gravité et de l’importance des prétentions de l’une ou de l’autre partie que de l’incertitude et de l’insuffisance des données que l’on possède sur la géographie des territoires qu’il s’agit de départager. De toute façon, si la question occupe encore les chancelleries, elle a cessé de préoccuper les cercles politiques et financiers à Londres, à Saint-Pétersbourg et à Berlin.

L’apaisement du conflit anglo-russe a eu pour effet de déterminer les rachats du découvert qui s’était formé sur les consolidés et sur les diverses catégories de la dette russe. Les rachats avaient commencé pendant la première partie du mois et se sont continués pendant la seconde. Depuis le 15, les consolidés ont monté de deux points et demi à 101 1/4. Les vendeurs, déçus par le tour favorable qu’avaient pris subitement les événemens, ont perdu tout espoir d’une recrudes-