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mais il n’en a pas été de même pour d’autres risques qui menacent la vie de l’homme, tels que les accidens de chemins de fer, des transports de toute sorte, des catastrophes diverses qui peuvent atteindre les biens matériels de l’individu, ses marchandises, son argent, sa santé même et son existence. Quel est le nombre de ces diverses assurances? on ne saurait le dire, et tous les élémens de statistique manquent à cet égard ; mais il est probable que les mêmes résultats progressifs se manifesteraient en cette matière comme dans les assurances sur la vie.

En nous renfermant pour celles-ci dans les données fournies par le Moniteur des Assurances, nous pouvons dire qu’elles représentent les opérations les plus importantes des sociétés françaises qui publient le résumé de leurs affaires, et qu’elles donnent, par conséquent, ridée la plus exacte du mouvement général produit. Au 1er janvier 1884, les sociétés dont le tableau comparatif a été publié étaient au nombre de dix-neuf; leur actif, dans la dernière année, s’était accru de 65 millions, et le total atteignait 1 milliard 33 1/2 millions. Sur ces dix-neuf sociétés, trois seulement avaient subi une faible diminution. Si l’on remarque que l’importance de l’actif se calcule d’après la valeur des titres qui le composent; si l’on réfléchit que la conversion de la rente 5 pour 100, opérée de 1883 à 1884, avait diminué l’intérêt produit par leurs propres valeurs sans amoindrir l’importance du capital ; que, d’autre part, les obligations de nos chemins de fer composant en grande partie le portefeuille des compagnies avaient obtenu une plus-value très notable, on se convaincra qu’un fait domine tous les autres, c’est-à-dire que l’actif de nos sociétés d’assurances sur la vie, dans nos principales compagnies, donne lieu à toutes les sécurités et justifie la confiance que le public ne doit pas cesser d’avoir en elles, puisqu’il dépasse 1 milliard 33 millions pour garantir 3 milliards de risques en cours.


II.

Les assurances sur l’incendie sont depuis longtemps pratiquées en France sur une très large échelle, et les sociétés qui les garantissent ont une existence déjà longue, signalée par d’importans succès. Il n’y a pas à en faire l’histoire ni à les recommander à l’attention publique. En dehors des localités les plus petites, on ne trouve plus guère, comme nous le disions il y a plus de quinze ans, de propriétés dépourvues des plaques, signes de l’assurance contre l’incendie ; encore ne serait-ce plus une preuve de non-assurance immobilière. Mais il existe encore de grandes lacunes en matière d’assurances du mobilier et, à Paris même, on compte bien des