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avis des places de Londres et de Berlin. Le 3 pour 100 français s’est rapproché de 78 francs ; le 4 1/2, de 108 fr. 50 ; l’Italien a repris de 92 fr. 25 à 93 fr. 25 ; le Turc est à 16 francs ; l’Unifiée n’a pu aller au-delà de 315 francs.

Le Crédit foncier a été entraîné dans la déroute générale, et cependant le succès de son émission a été aussi grand que les plus optimistes le pouvaient souhaiter ; il a été demandé plus de trois millions d’obligations, et la constatation s’est faite ainsi d’elle-même de la puissance que possède l’épargne et de la solidité des bases sur lesquelles repose notre situation générale financière, quelque violentes que puissent être les crises passagères dues aux excès ou aux erreurs de la spéculation.

La Banque de Paris a été ramenée, non pas trop brusquement, aux environs de 700 francs, cours raisonnable pour le dividende de 35 francs attribué à l’exercice 1884. La Banque d’escompte a été précipitée à 500 francs par la baisse de l’Italien et des Chemins méridionaux ; la Banque franco-égyptienne, qui donnera 16 francs pour 1884, a reculé au-dessous du pair. Les cours de la Banque ottomane sont de plus en plus discutés à mesure que se rapproche l’époque de la fixation du dividende. Il parait probable que celui-ci ne dépassera pas 15 à 20 francs.

L’Unifiée n’a pas perdu moins de 30 francs, bien que la situation financière de l’Egypte n’ait subi aucune modification depuis la signature de la convention à Londres. L’émission du nouvel emprunt égyptien se trouve forcément retardée par les événemens. Mais la conclusion de l’accord entre les puissances a eu pour résultat de permettre au gouvernement égyptien de recourir à des procédés de trésorerie pour parer à ses plus pressans besoins et, notamment, d’obtenir une avance importante de la maison Rothschild.

Les actions des chemins français ont peu souffert de la bourrasque qui s’est déchaînée sur le marché. Les cours du Lyon, du Midi, de l’Orléans sont restés inébranlables ; le Nord seul a reculé sous l’impression produite par la diminution du dividende. Les chemins étrangers, surtout le Lombard et le Nord de l’Espagne, ont été plus offerts. Le Suez se tient au-dessus de 2,000 francs, le Panama est faible entre 475 et 480 francs. Le Gaz a détaché un coupon de 64 francs et a baissé, d’autant encore depuis ce détachement. On s’est peu occupé des autres) valeurs industrielles. Les prix des Obligations de chemins de fer ont fléchi, mais dans une proportion moindre que les rentes.


Le directeur-gérant : C. BULOZ