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de ces officiers, toujours mobiles, il y aura place pour un ou deux ingénieurs torpilleurs vivant à terre et faisant partie du personnel dirigeant des ports dont nous allons nous occuper. L’inspection générale des torpilles sera placée au ministère sur le même pied que celle de l’artillerie, et le vice-amiral qui la dirigera fera partie du conseil des travaux, ce qui est fort important, car la torpille conserverait sans cela un rôle subalterne. Pour exécuter les plans, projets, réformes, etc., demandées par l’inspection générale, il faudra un personnel sédentaire conservant les traditions et maintenant l’esprit de suite. Nous l’appellerons le corps des ingénieurs torpilleurs. Il y aura, comme nous venons de le dire, deux ingénieurs torpilleurs à Paris à l’inspection générale ; dans les ports, suivant leur importance, un ou deux de ces mêmes ingénieurs. Ces derniers réuniront sous leur direction absolue les ateliers actuels, ateliers dits des torpilles, ateliers des commissions de réglage. Ce sera le noyau d’un atelier central de la direction des torpilles, dont nos ports ne sauraient plus se passer pour la réparation de l’arme et des appareils de lancement. Nous ne parlons pas seulement des torpilles automobiles. Les torpilles portées, les torpilles mouillées de la défense fixe, enfin les appareils de lumière électrique, tant à bord qu’à terre, ont également besoin d’entretien. Tout ce matériel des torpilles de divers modèles et des auxiliaires des torpilles appartiendra à la direction des torpilles. Mais il ne s’agit que de constituer un atelier de réparation et de conservation des armes de réserve. Il va sans dire que, lorsqu’il faudra se servir du matériel des torpilles à bord, ce seront les officiers de vaisseau et les matelots torpilleurs qui seront chargés de le faire, et qu’à terre ce sera la défense fixe, qui est constituée pour cela. Les ingénieurs torpilleurs régleront aussi les torpilles automobiles, s’assureront que leurs organes fonctionnent bien, que leur trajectoire et leur immersion sont bonnes, et les délivreront aux bâtimens, ainsi que les appareils de lancement, tout comme l’artillerie, dans les ports, leur délivre les canons, boulets et autres armes. En un mot, nous aurons la direction des torpilles à l’instar de la direction d’artillerie : mêmes attributions et même responsabilité.

Nous avons dit comment serait constitué, dès le début, l’atelier de cette direction par la fusion de l’atelier des torpilles et de l’atelier de la commission de réglage, qui existent déjà. On en augmenterait le personnel, suivant les besoins du service, en puisant dans les divers ateliers de nos arsenaux, où les ouvriers pullulent. Il n’y aurait donc de ce chef aucune dépense à foire, considération qui, à l’heure actuelle, est d’une importance incontestable. Il reste à créer et à faire marcher l’usine de construction de torpilles dont nous