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couches de grès qui accompagnent la houille et celles de calcaire qui les supportent ont été soumises à des plissemens multiples auxquels on se refuserait de croire si d’innombrables plans de mines ne les figuraient avec une exactitude géométrique.

Il est donc évident que l’enveloppe solide du globe a éprouvé des dislocations à bien des époques de son histoire. Ces manifestations de forces gigantesques, enregistrées ainsi de la manière la plus claire et la plus éloquente, sont les effets d’anciens refoulemens et de pressions latérales ou horizontales. On dirait que l’écorce terrestre devenue trop grande pour le noyau qui la supporte, a dû, pour y rester appliquée, se contracter et se plisser sur elle-même. Ce sont ces plissemens et ces fractures qui ont donné lieu aux chaînes de montagnes.

D’un autre côté, l’étude des tremblemens de terre, au point de vue géologique, a fait reconnaître que leurs centres d’impulsion sont en rapport avec de grandes lignes de fractures et de dislocation. Les bandes secouées s’allongent souvent parallèlement aux chaînes. Aux exemples de disposition linéaire qui ont été cités plus haut on peut ajouter celui du dernier tremblement de terre de l’Andalousie, dont le grand axe, d’après M. Fouqué, est parallèle aux crêtes montagneuses du pays, en même temps qu’aux failles nombreuses qui les découpent. Il y a encore un point important à signaler : c’est dans les contrées où les montagnes ont acquis le plus récemment leur dernier relief que ces agitations souterraines sont surtout fréquentes. Aussi est-ce à ces mêmes actions mécaniques ou orogéniques, qui continueraient à travailler, que des géologues très distingués, notamment MM. Dana, Suess et Heim, ont en ces dernières années attribué la cause des tremblemens de terre dans les contrées non volcaniques. Si, en effet, les pressions latérales, dont nous venons de reconnaître l’existence certaine, et qui ont causé les anciens contournemens des couches, continuent à agir, l’écorce terrestre est soumise à des effets de tension qui, de temps à autre, doivent provoquer des ruptures d’équilibre, et par suite, des plissemens, des fractures avec déplacemens et des effondremens. On conçoit que de telles actions ne puissent se produire sans des ébranlemens, qui se trahissent à la surface par de violentes secousses. Il se passait quelque chose d’analogue dans les expériences que j’ai faites pour imiter les ploiemens des couches, lorsque des inflexions graduelles amenaient tout à coup une fracture et un rejet.

Les massifs de l’Andalousie si rudement ébranlés dans ces derniers mois rentrent tout à fait dans les conditions de structure qui viennent d’être signalées. La Sierra Nevada compte parmi les plus jeunes chaînes de montagnes du globe. Autour d’elle, en effet, des