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fait qu’il ne faut pas perdre de vue. Tel a été le cas en 1802, où elles ont duré du 17 janvier au 6 février suivant. En 1804, les 13 et 21 janvier, 6 et 16 février, 20 août et du 22 au 28 du même mois, de fortes secousses étaient éprouvées, tant à Malaga qu’à Motril et en divers lieux de la province de Grenade. En 1823, le 10 janvier, des chocs se répétèrent plus de deux cents fois en vingt-quatre heures. En 1826, le 27 avril, à Grenade, commençaient des secousses qui se sont renouvelées jusqu’en juillet suivant ; quelques-unes ont été très violentes, notamment le 17 mai, et, un peu plus tard, le 14 décembre. Des„ faits du même genre se sont reproduits en 1828, les 13, 14 et 15 septembre. En 1829, le 21 mars, un ébranlement très violent causa, dans la vallée de la Segura et dans la province de Valence, la mine de 3,000 maisons et la mort de 389 personnes ; on compta quarante à cinquante secousses par jour jusqu’au 26 du même mois, et elles continuèrent jusqu’au 16 avril. En 1836, en 1841, en 1845 et en 1863, de nouvelles agitations se sont aussi fait sentir. Les tremblemens de terre actuels de l’Andalousie n’ont donc rien d’insolite ; ils ne sont que la continuation de beaucoup d’autres dont nous venons de citer quelques-uns. C’est toujours le même appareil qui fonctionne.


II

Nous nous bornerons à ces citations sommaires de quelques tremblemens de terre récens, notre but n’étant pas de les décrire, mais d’en rechercher les causes. Pour cela il est indispensable de sortir de quelques cas particuliers et d’élargir le point de vue, en mettant en relief, d’après des observations qui ont été faites sur des milliers de phénomènes du même genre, les caractères communs les plus essentiels que présentent ces agitations.

Dans les mouvemens que subit le sol, on distingue des chocs verticaux, d’une grande énergie. Ainsi, dans le tremblement de terre de Calabre de 1783, des maisons furent projetées en l’air, comme par une explosion de mine, et dans celui de Riobamba, en Colombie, de 1812, les cadavres de plusieurs habitans furent lancés sur une colline de plus de 100 mètres de hauteur. Ce sont des mouvemens que l’on a qualifiés du nom de succussions et par l’épithète de subsultoires, le plus souvent et sur la principale étendue, ce sont des mouvemens ondulatoires, se propageant horizontalement, à la manière de ces ondulations que l’on observe à tout instant sur une surface liquide. De même que celles-ci, elles peuvent, lorsqu’elles se prolongent pendant quelques minutes, causer le malaise particulier connu sous le nom de mal de mer. Ces ondulations