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parlement, a demandé à être autorisé à émettre un emprunt de 7 millions de livres, destiné principalement à subvenir à la construction des chemins de fer.

Les affaires se sont ralenties récemment en Tasmanie, comme dans quelques autres colonies australiennes. Néanmoins, l’avenir de la colonie est assuré. Les colons sont très travailleurs et doués d’une grande patience, d’un grand courage et de beaucoup d’entrain comme dans toutes ces colonies. En outre, la Tasmanie a pour elle, outre l’élève du bétail, l’agriculture, l’industrie, les mines, le commerce.


V. — LA NOUVELLE-ZÉLANDE, LES ILES FIDJI.

La Nouvelle-Zélande. — Cette colonie a été découverte par Tasman en 1642, la même année que la terre de Van-Diemen. Il lui donna le nom qu’elle porte, en souvenir de son pays natal, la Zélande. Plus d’un siècle après, en 1769, Cook prenait possession du pays au nom du roi d’Angleterre et crut que c’était là un continent. Ces îles étaient habitées par les Maoris, de race polynésienne ou kanaque ; on sait qu’ils prétendent tirer leur origine des indigènes de Taïti ou des Sandwich, qui seraient venus jusque-là sur leurs jonques, à la faveur des vents alizés. Le fait est qu’ils parlent la même langue, ont les mêmes traits, obéissent aux mêmes coutumes que les Taïtiens ou les Hawaïens, comme d’ailleurs presque tous les Polynésiens.

Les Maoris sont robustes, de forme athlétique, braves, intelligens. Ils naviguent au loin sur des pirogues, tissent les fibres végétales, fabriquent des filets de pêche, des lances, des armes, des massues de pierre, de bois, d’os de baleine. Ils se tatouent la figure et le corps, cultivent la patate, se nourrissent de ce farineux, de poisson, et de chair humaine. Presque tous les Polynésiens sont anthropophages.

De bonne heure, la Nouvelle-Galles du Sud entra en relations avec la Nouvelle-Zélande pour ses pêcheries de baleine et de veau marin. En 1787, la Nouvelle-Zélande fut même attachée virtuellement à la colonie de la Nouvelle-Galles du Sud ; mais, jusqu’en 1814, aucun blanc ne vint s’y établir. À cette époque, arrivèrent des missionnaires, puis des colons. En 1832, le gouverneur de Sydney y envoya, un résident. Six ans après, en 1838, il y avait déjà 2,000 sujets anglais, et, l’année suivante, une compagnie se forma à Londres pour acheter des terres et y envoyer des immigrons. En 1840, le capitaine Hobson fut nommé lieutenant-gouverneur et