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Tous les grains, tous les fruits poussent en Tasmanie. On y rencontre aussi des bois de haute futaie.

La superficie des terres domaniales vendues ou concédées s’élève à 2 millions d’hectares, dont 800,000 pour le pacage du bétail, on cultive les fèves, les pois, le houblon pour la fabrication de la bière, à laquelle le climat est très propice. On fait 400,000 hectolitres de blé. On exporte des fruits et des conserves de fruits.

L’industrie pastorale, en 1883, porte sur 2 millions de têtes, dont 1,831,000 moutons, 130,500 botes à cornes, 50,000 porcs et 30,000 chevaux. On expédie 9 à 10 millions de livres de laine, valant 10 millions de francs.

L’industrie manufacturière est assez développée. On cite une vingtaine de brasseries, dont les produits sont consommés sur place ou exportés dans les colonies voisines, des minoteries, des tanneries, des scieries, des fabriques d’instrumens agricoles.

On pêche sur les côtes le veau marin, le phoque, la baleine, dont on vend l’huile. Le saumon, la truite, la perche, ont été introduits d’Angleterre dans les rivières.

Les communications maritimes sont régulières et fréquentes avec Melbourne, Sydney, la Nouvelle-Zélande. Des navires à voiles, de 6 à 700 tonneaux, viennent de Londres, par le Cap, charger la laine.

Hobart, la capitale, est le principal marché des laines, avec un port bien abrité, qui peut recevoir les plus grands navires. Elle fait pour 40 à 50 millions de francs d’échanges, 50 pour 100 du montant du commerce de la colonie, a un mouvement de 200,000 tonneaux. Lanceston, la seconde ville de Tasmanie, fait 33 pour 100 des échanges, 25 à 30 millions de francs et a un mouvement de 150,000 tonneaux.

Le commerce extérieur de la colonie a été, en 1883, de 89 millions 1/2 de francs, 7 millions de plus qu’en 1882. L’exportation comprend la laine pour 20,000 balles, l’étain, l’or, l’huile de baleine, l’écorce, les peaux. Les droits d’importation portent sur une vingtaine d’articles. Le quart du commerce se fait avec l’Angleterre, le quart avec Victoria, le reste avec les autres colonies.

Le mouvement de la navigation est de 1,451 navires à l’entrée, jaugeant 417,418 tonneaux. La marine-marchande enregistrée se compose de 223 navires à voiles et à vapeur, jaugeant 22,594 tonneaux.

Le revenu de la colonie a été de 562,200 livres pour 1883, et les dépenses de 533,000 livres. La dette publique atteint près de 2 millions 1/2 de livres.

Le gouverneur, dans son dernier discours d’ouverture au