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LES
CANAUX DU RHONE
ET
LE PHYLLOXERA

Depuis plus de dix ans, les départemens du Bas-Languedoc ne cessent de réclamer une abondante dérivation des eaux du Rhône, comme l’unique moyen de régénérer leur agriculture et de combattre l’invasion du phylloxéra. Ajournée d’abord par un vote du sénat, la question a été reprise par le ministre de l’agriculture. Aura-t-elle enfin une solution favorable ? Il est permis d’en douter, car les objections de la chambre haute ont moins porté sur l’insuffisance des études techniques que sur le principe même de l’entreprise envisagée jusqu’ici au point de vue trop exclusif des irrigations superficielles.

Quelque importance que puisse avoir l’agriculture des départemens de la rive droite du Rhône, il était naturel de penser que le parlement reculerait devant une dépense de 200 millions pour l’exécution de travaux qui ne devaient que très incomplètement atteindre leur but, puisque, de l’aveu de leurs défenseurs, ils ne pouvaient desservir en fait plus de 30 à 40,000 hectares, et qui avaient en outre l’inconvénient de froisser d’autres intérêts. Dès