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le prix des pensions, inspecte les hôtes et nourriciers et tient la main à l’exécution du règlement d’une façon générale.

Il y a ensuite le comité de placement, renfermant les médecins de la colonie, le secrétaire-receveur et le juge de paix du canton. Ce comité a pour fonctions de placer les aliénés indigens ou pensionnaires dont les hôtes ou nourriciers n’auraient pas été choisis par la famille de l’aliéné ou par l’administration qui l’envoie. Ces fonctions appartenaient auparavant au comité permanent.

Enfin il faut citer une catégorie de fonctionnaires très modestes, mais très utiles, et qui, en réalité, sont ceux qui doivent le mieux connaître le sort de l’aliéné : ce sont les gardes de section, nommés par le ministre de la justice. Ils existent depuis le règlement de 1851. Leurs fonctions sont nombreuses : ils portent là où c’est nécessaire les ordres administratifs et médicaux ; ils parcourent sans cesse la section à laquelle ils sont attachés, entrant à toute heure chez tout hôte ou nourricier, exigeant qu’à toute heure on leur montre la chambre de l’aliéné et qu’on fasse venir celui-ci s’il n’est pas sorti. Le garde de section, par son contrôle incessant et imprévu, est le fonctionnaire qui contribue probablement le plus à faire respecter les règlemens. Il voit si l’aliéné est convenablement vêtu, s’il ne travaille pas trop, si sa chambre est bien tenue, si sa nourriture est ce qu’elle devrait être ; il est le véritable inspecteur. En outre, il signale aux médecins les maladies incidentes non annoncées par les nourriciers ; il aide à transporter les malades à l’infirmerie, il va parfois les chercher pour les amener à Gheel ou les accompagne pour les emmener, il veille enfin à l’exécution des prescriptions médicales. On le voit, les services rendus par le garde de section sont multiples ; si l’on y joint l’obligation de veiller à la rentrée dés aliénés aux heures fixées et de réprimer tout désordre dont un aliéné pourrait être la cause ou l’objet, on sera bien assuré que la fonction de garde de section est loin d’être une sinécure. Il nous reste maintenant à examiner l’organisation du service médical de la colonie, qui a été l’objet d’importantes réformes durant ces dernières années.

Le règlement de 1851, corrigé par quelques additions faites ultérieurement, divisait Gheel topographiquement en quatre sections comprenant chacune une partie de Gheel et quelques-uns des hameaux qui en dépendent. A la tête de chaque section se trouvait un médecin, dit de section, nommé par la commission supérieure ; au-dessus des quatre médecins de section se trouvait un médecin inspecteur nommé par le ministre de la justice. Cet inspecteur était chargé de contrôler l’œuvre des quatre médecins de section et de faire, en outre, à lui seul ou avec le concours de tel médecin de section qu’il lui plairait, le service de l’infirmerie. Le médecin de