FÉVRIER — DÉCEMBRE 1834
Le général Berthezène était un vétéran des guerres de la république et de l’empire ; quoiqu’il eût repris du service sous la restauration, quoiqu’il eût reçu de M. de Bourmont le commandement d’une division dans l’armée d’Afrique, les journaux de l’opposition n’avaient pas laissé de lui tenir compte de son origine ; à les entendre, c’était à lui et à sa division qu’était dû tout le succès de la campagne ; c’était lui le vainqueur de Staouëli et le vrai conquérant d’Alger. A force de voir ces choses-là écrites, il avait fini par y croire, et quand il était rentré en France au mois d’octobre 1830, il n’aurait pas été surpris de trouver sur sa table le bâton de maréchal. Il revenait donc en Afrique, porté aux nues par la presse. Il avait des qualités incontestables, la bravoure, la connaissance parfaite du métier, tous les mérites d’un bon divisionnaire : avait-il du talent, de la décision, de l’initiative ? En un mot, était-ce un général en chef ? Si l’armée avait eu voix au chapitre, elle eût assurément donné sur lui la préférence à d’autres, au général Damrémont, par exemple, ou au général Boyer. Dans l’incertitude où l’on avait flotté d’abord entre les différens commandans possibles, les mouvemens
- ↑ Voyez la Revue du 1er Janvier.