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dividendes pour 1884 ne pourront atteindre le minimum prévu que par un recours à la garantie de l’état. On croit que le Nord pourra répartir 65 francs.

Les transactions se sont ralenties sur les titres des Chemins étrangers. La crise commerciale sévit au dehors autant que chez nous et paralyse partout les transports ; les Chemins autrichiens ont de lourdes charges et leurs recettes ne pourront s’accroître que lorsque les’ voies de raccordement avec la Turquie seront construites. On prévoit pour 1884 un dividende de 30 francs, et les cours se rapprochent de 600 francs. Sur les Chemins lombards, les cours actuels ne peuvent s’expliquer que par la ténacité des espérances fondées sur un avenir encore assez lointain. Les recettes ont été faibles, le dividende ne pourra être augmenté ; mais on estime que les Lombards ont beaucoup à gagner, dans le présent, du trafic par le tunnel de l’Arlberg et, plus tard, du choix du port de Trieste comme tête de ligne pour le service des paquebots à vapeur que l’Allemagne se propose de subventionner. Les Lombards ont pour ces motifs monté de 312 à 317.

Les Chemins espagnols ont eu à lutter avec les entraves causées aux transports par l’épidémie cholérique, avec les inondations, puis récemment avec les conséquences des tremblemens de terre qui viennent d’éprouver si cruellement le midi de la Péninsule. Le rendement de 1884 a été à peine satisfaisant pour le Nord de l’Espagne, et tout à fait mauvais pour le Saragosse. On espère que 1885 réparera les insuffisances du précédent exercice ; les acheteurs tiennent le premier de ces titres à 525 et le second à 390.

Le Crédit foncier progresse lentement, mais constamment. Il avait monté de 100 francs en 1884. Il vient de regagner le coupon de 30 fr. détaché le 7 courant. Les obligations de cet établissement ont un marché de plus en plus suivi et jouissent de la même faveur que les obligations de chemins de fer. L’élévation des cours se produit peu à peu. Les opérations sociales se développent avec régularité, et l’on entrevoit déjà le moment où la nécessité de procéder à de nouvelles émissions d’obligations forcera le Crédit foncier à augmenter son propre capital-actions.

La Banque de Paris à 735 francs, coupon détaché, est en reprise sur les cours cotés récemment. Une hausse rapide de ce titre suivrait de près un réveil général des affaires. La Société générale, qui avait reculé depuis le krach jusqu’à 450, a reconquis 30 francs sur ses plus bas cours. Le Crédit lyonnais est immobile à 530, de même la Banque franco-égyptienne à 607, le Crédit mobilier à 270. La Banque d’escompte s’est établie à 550 ex-coupon et paraît devoir s’en tenir là pour quelque temps. Elle a bénéficié de la hausse de l’Italien, mais il convient que cette hausse ait la consécration du temps et soit définitivement