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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




31 octobre.

Comment notre ministère et notre parlement vont-ils aborder les questions de toute sorte qui pèsent sur eux, qui ne sont trop évidemment que la suite de leurs faiblesses et de leurs fautes ? Comment réussiront-ils, non pas à résoudre complètement ces questions, ce serait trop demander, mais à les éclaircir et à les ramener à des termes tels qu’elles ne soient plus une obsession ou un péril ? Depuis quinze jours déjà nos chambres sont réunies et elles sont à peine à l’œuvre, elles n’ont été occupées jusqu’ici qu’à des diversions de fantaisie ou à des discussions qui ne sont pas toujours sérieuses. Cependant le temps presse ; cette session extraordinaire qui vient de commencer ne peut avoir que quelques semaines de durée, et pendant ces jours rapides, gouvernement et parlement ont de toute nécessité à prendre un parti sur les affaires les plus pressantes, sur les plus graves intérêts publics. Ils ont à décider d’abord ce qu’on fera en Chine et au Tonkin, ce qu’il faudra de forces nouvelles et de crédits, quelle direction on donnera à une entreprise incessamment paralysée jusqu’ici par toutes les incertitudes et les contradictions d’une politique insaisissable ; ils ont aussi à s’entendre sur une situation financière embarrassée, à aborder sérieusement le budget, à le discuter et à le voter, si l’on ne veut pas se laisser réduire au misérable expédient des douzièmes provisoires ; ils ont enfin à se prononcer sans plus attendre sur le régime électoral du sénat, si l’on veut que la loi nouvelle puisse être appliquée aux élections prochaines du mois de jan-