abondance, tous les objets utiles à l’alimentation : poulets, œufs, bananes, manioc, patates douces, huile de palme. Ils châtrent leurs animaux domestiques, les gastronomes peuvent se procurer dans leurs villages des cabris, des moutons gras et de succulens chapons, toutes choses qu’on chercherait vainement dans le reste de l’Ogooué.
Malgré quelques incontestables qualités, les Adoumas sont des gens peu sympathiques: petits, chétifs, laids, bêtes et voleurs, voilà en deux mots leur portrait physique et moral. Il y a peu de chose à dire des autres peuples de la rivière. Seul, un de leurs chefs, nommé Mopoko, mérite de passer à la postérité, à cause des brillans succès qu’il obtient dans l’élevage des porcs. L’île où réside ce gentleman farmer est véritablement le paradis terrestre des estomacs affamés.
C’est ici le lieu de mentionner les ressources culinaires du pays. La banane forme la base générale de l’alimentation dans l’Ogooué. Ce comestible, terreur des voyageurs novices, est également détestable sous quelque forme qu’on le mange : rôti sous la cendre, bouilli, pilé, mûr ou bien vert. Au Gabon et dans le bas Ogooué, le régime de bananes coûte de 5 à 10 francs ; il vaut 0 fr. 80 chez les Okandés, 1 franc chez les Pahouins et 0 fr, 10 chez les peuples du haut fleuve. Le régime est toujours payable en marchandises. Après la banane, le manioc occupe la seconde place. La volaille ne manque pas dans le pays ; les poulets sont passables, mauvais, ou détestables, suivant leur grosseur et leur âge. Une poule au Gabon vaut 2 fr. 50, 5 francs à N’Djolé (en marchandises), 2 fr. 50 sur toute la rivière.
Comme principales essences forestières, on trouve dans la région du Congo l’ébène, le santal, le combo-combo et l’okoumé, sorte de honduras, ou acajou femelle, d’une très grande légèreté, qui sert à fabriquer les pirogues. Les autres bois seraient difficiles à exploiter, car étant, pour la plupart, plus lourds que l’eau, on ne pourrait en opérer le flottage.
Les parasites végétaux abondent dans les forêts. Les principaux sont les lianes qui rendent le passage à travers la Brousse, sinon impossible, du moins très fatigant. Plusieurs espèces de lianes offrent une grande utilité, telles que la liane caoutchouc et la liane à eau, dont il suffit de couper un tronçon pour avoir aussitôt un litre d’eau fraîche et limpide. On en rencontre aussi une autre, dont les pointes encore tendres fournissent les candas, ou asperges du pays. Disons, pour terminer l’énumération des produits de l’Afrique équatoriale, que le fer y est abondant (les indigènes l’exploitent par la méthode catalane) et qu’il existe de nombreux gisemens