Page:Revue des Deux Mondes - 1884 - tome 65.djvu/914

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
NOUVELLE-ZELANDE
ET
LES PETITES ILES ADJACENTES

VII.[1]
LES PREMIERS HABITANS. — MÉLANÉSIENS ET POLYNÉSIENS. — LES MAORIS, LEURS TRADITIONS ET LEURS COUTUMES. — LES MORIORIS DES ILES CHATHAM. — ÉTAT ACTUEL DE LA COLONIE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE.


I

Durant une longue suite de siècles, sur les terres qu’on appelle la Nouvelle-Zélande, groupe d’îles ou continent, il n’y avait pas de maîtres plus puissans que des aigles gigantesques et les énormes oiseaux coureurs désignés par les Maoris sous le nom de moas. À une époque indéterminée, des hommes abordèrent les plages désertes ; sans doute incapables de retourner au point de départ, peut-être trouvant le pays à leur convenance, ils demeurèrent sur le sol, dont personne ne revendiquait la possession. C’étaient des Mélanésiens, des hommes au teint noir, à la chevelure rude et crépue, comme ceux qui habitent les archipels de la région occidentale du Pacifique, inscrite sur toutes les cartes sous le nom de Mélanésie. Plus tard, d’après des indices relevés par différens auteurs, vinrent des familles de Polynésiens dont toute tradition semble perdue. À un moment, dont on croit pouvoir fixer la date d’une manière très approximative, arrivèrent des pirogues montées par quelques

  1. Voyez la Revue du 1er mars 1878, du 15 décembre 1879, du 1er septembre 1881, du 15 janvier 1882, du ler juin 1884 et du 15 septembre.