de la circulation et de l’assainissement, ont eu pour conséquence d’éloigner du centre et de refouler vers les faubourgs de la ville une partie nombreuse de la population. La plus-value des terrains et la hausse des matériaux, ainsi que de la main-d’œuvre, ont élevé le prix des maisons neuves destinées à recevoir les exilés des anciens quartiers. Enfin, les entreprises de construction, qui ont été si actives dans le cours de ces dernières années, paraissent n’avoir point tenu suffisamment compte de la proportion qui doit exister entre les habitations de luxe et les logemens à bas prix. De là une double crise ; on a construit trop d’hôtels, dont les appartemens somptueux ne trouvent plus facilement de locataires, et la portion la plus nombreuse de la population, celle qui vit du salaire ou d’un faible revenu, se voit obligée de payer un loyer excessif dans les maisons neuves qui lui sont offertes. Il y a eu là, certainement, une fausse manœuvre de la spéculation, et cette erreur, commise par l’industrie du bâtiment, a compromis des capitaux considérables. Il ne faudrait point cependant exagérer les effets de cette crise qui sévit, comme un accès de fièvre, sur les terrains et les constructions. L’accroissement normal de la population parisienne doit rétablir l’équilibre. Au premier retour de la sécurité politique et de l’activité industrielle, les habitations de luxe, trop nombreuses aujourd’hui, seront de nouveau recherchées, et déjà la spéculation, corrigée par un premier et rude avertissement, se lance avec une ardeur moins périlleuse dans les constructions modestes qui conviennent à la bourse et à la condition du plus grand nombre. Finalement, lorsque la crise aura achevé en quelque sorte son évolution, Paris en sortira mieux aménagé, assaini par les travaux de voirie que l’administration municipale est obligée de poursuivre dans les nouveaux quartiers et prêt à recevoir l’accroissement de population que lui réserve l’avenir. Les pertes subies par quelques groupes de capitalistes seront amplement compensées par l’extension et par l’embellissement de la cité.
Le gouvernement, les chambres et le conseil municipal de Paris se sont très vivement préoccupés, dans ces derniers temps, des moyens par lesquels il serait possible de rendre plus salubre et plus économique le logement des ouvriers. Cette sollicitude leur est inspirée, non-seulement par le sentiment démocratique, dont l’influence est désormais souveraine, par l’intérêt électoral, dont la tyrannie n’est pas moindre, par la recherche de la popularité qui s’impose à la république comme à tout autre régime, mais encore par des considérations d’équité qui peuvent être particulièrement invoquées en faveur de la population ouvrière de Paris et par les exemples tirés de ce qui se fait dans d’autres capitales et, en France même, dans plusieurs villes industrielles. S’il est certain que la