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UN
GENERAL DIPLOMATE
AU TEMPS DE LA REVOLUTION

II.[1].
DUMOURIEZ ET LA RETRAITE DES PRUSSIENS.


Archives des affaires étrangères, Archives nationales, Archives de la guerre : Correspondances de 1792[2].


Le 18 août 1792, Dumouriez reçut sa nomination de commandant en chef de l’armée du Nord. Il remplaçait La Fayette, qui, désespéré de n’avoir pu sauver Louis XVI, renié par ses soldats, désavoué par son parti, proscrit par l’assemblée, était à la veille de passer la frontière. Le roi était captif, Paris en pleine révolution, la France en pleine anarchie. Frédéric-Guillaume et Brunswick s’avançaient avec 42,000 Prussiens, 6,000 Hessois, autant d’émigrés, soutenus sur

  1. Voyez la Revue du 15 juillet.
  2. Outre les documens inédits, j’ai consulté pour cette étude les documens publiés par MM. de Vivenot, Mortimer-Ternaux, Feuillet de Conches ; les Correspondances de Gouverneur-Morris, Fersen, La Marck, Lombard ; les Mémoires de Dumouriez, Massenbach, Dumas ; les écrits de MM. de Sybel, Haüsser, Ranke, Hüffer ; ceux de Jomini, Gouvion Saint Cyr, Soult, et de M. C. Rousset ; la Biographie de Dumouriez par un officier prussien, M. de Boguslawski, et la Campagne de France de Goethe, dont M. A. Chuquet a donné récemment une excellente édition.