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BIANCA CAPELLO
GRANDE-DUCHESSEDE TOSCANE

II.[1]
LES PETITES COURS D’ITALIE. — SIXTE-QUINT ET LES MÊDICIS, TASSE A FLORENCE.

Au commencement de cette année 1585 se place l’incident du poète de la Jérusalem, amené à Florence par ses contestations avec l’Académie de la Crusca ; mais tant de faits intéressans se rattachent à cet épisode de la vie du poète qu’il nous faut reculer d’un pas et faire un peu de synchronisme, sans perdre un seul instant de vue cette idée que Florence, comme république, n’existe plus, que son gouvernement a contracté tous les caractères monarchiques et que désormais ses rouages s’engrènent dans ceux des cours d’Italie et d’Europe.

Avec Michel-Ange finit, en 1564, la période de la renaissance dantesque, à laquelle Florence a présidé. Sous l’influence de l’idée monarchique, de nouveaux goûts se développent, le peuple cesse de prendre part au gouvernement. Les affaires de l’état sont élaborées dans le cabinet du prince, l’équilibre se déplace, un nouveau système planétaire s’établit, et chaque petit centre aristocratique devient un soleil ayant des artistes et des savans pour satellites : à

  1. Voyez la Revue du 15 juin.