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à ce vers d’un effet si comique autrefois dans la bouche de Baptiste aîné, qui parlait du nez ;


Ah ! De me brouillez pas avec la république.


Une autre scène également fort gaie nous montre Cosme de Médicis sous cet aspect de fin compère, je veux parler de sa visite à Pie V en 1570. Impatient du mauvais succès de ses démarches du côté de l’empereur Maximilien, il s’était retourné vers le pape, qui venait de lui accorder sa couronne. La vanité, autant que la reconnaissance, lui faisait un devoir d’aller la recevoir des mains du pontife et il eut bien garde d’y manquer, mais, une fois à Rome, il profita de son séjour pour négocier deux affaires qui lui tenaient également au cœur, la ligue contre les Turcs et son mariage avec Camilla Martelli. Après avoir traité les grandes questions politiques, Cosme avait souvent avec le pape des conversations familières où il le consultait comme un père pour en obtenir des avis sur sa conduite privée, et ce fut dans un de ces entretiens d’intime confiance que le malin duc, prenant un air contrit, glissa l’aveu de sa liaison avec la Martelli. Pie V, flatté d’une confession qui avait tout le charme d’une confidence saisit naturellement cette occasion d’adresser à son pénitent une douce semonce, l’exhortant à se retirer de la vie de péché indigne d’un prince catholique et de sanctifier son union par le mariage. Cosme ne demandait pas autre chose; le talent était de se faire imposer par le pape un acte qu’en présence de l’opinion publique on n’eût peut-être point osé commettre. « Le loup revêtu de la peau d’un mouton, » La Fontaine a fait une fable là-dessus; mais quel apologue vaut cette histoire? Car il y avait du loup chez ce tyran si plaisamment déguisé en bon apôtre, et quand il entrait dans une de ses colères tragiques, ce capucin de comédie vous abattait d’un coup de poignard son valet de chambre Alemanni, parce que le pauvre diable l’avertissait de la folie que c’est à quarante-neuf ans de vouloir épouser une fille de quinze.

Grattez un Médicis, quel qu’il soit, et sous cette culture qui leur sert de bouclier d’or, vous trouverez la bête féroce. Ils sont luxurieux, cruels, sanguinaires, avec des appétits intellectuels non moins opiniâtres et qui se perpétuent dans la race à travers tous les méandres de la bâtardise. Artistes et savans, le mercantilisme entache leur art, et leur science ne va jamais sans quelque dépravation. Ce prince même qui nous occupe, François, avait appris de Benvenuto Cellini l’art d’imiter les saphirs et les émeraudes et ne se gênait pas pour le pratiquer dans son négoce aux dépens de la clientèle. Ils ont des laboratoires chimiques, mais en soufflant sur leurs charbons, à quoi songent-ils? Si quelque découverte a