plus d’un mètre au-dessus de son niveau antérieur. Aux environs de la ville d’Auckland, s’étendaient des plaines marécageuses. Pour en tirer parti, des opérations de drainage coûteuses eussent été nécessaires ; on avait reculé devant la dépense. Survint un tremblement de terre, une élévation du sol demeura sensible; l’eau s’était écoulée, les marécages ainsi desséchés acquirent une valeur inattendue et bientôt l’espace se couvrait de différentes cultures. Quelques années après, vers les embouchures de la Houraki comme du Waikato, on s’aperçut que la marée ne parvenait plus aux limites qu’elle atteignait auparavant. Des botanistes cherchaient inutilement les plantes qui ne croissent jamais que sur les plages et s’étonnaient de les retrouver assez loin du littoral où elles continuaient à végéter, grâce à l’imprégnation saline du terrain désormais abandonné par la mer.
Le 15 août 1868, sur toute la côte, des secousses répétées inquiétèrent les habitans. On observait des vagues d’un caractère extraordinaire, qui répondaient à des soulèvemens du fond de la mer. On parla beaucoup alors d’un volcan sous-marin vu dans la partie australe du Pacifique, dont les explosions avaient été formidables. Pendant les journées du 14 au 18 août, les oscillations se succédèrent dans la province de Wellington. En 1877, un naturaliste de la Nouvelle-Zélande, s’appliquant à réunir les preuves de changemens survenus dans le district de Waïkato, constatait une élévation du sol. La rivière, près de l’embouchure, avait été rejetée de son lit et s’écoulait dans une gorge située à un niveau inférieur.
Si les Européens qui séjournent à la Nouvelle-Zélande demeurent charmés par les beaux sites, plus touchés encore par les avantages du climat, ils s’écrient : Merveilleux pays! la chaleur n’y est jamais excessive, le froid jamais rigoureux. Notre savant météorologiste, M. Renou, qui a réuni les élémens de comparaison à l’égard des températures dans les différentes contrées du globe, retrouve au nord le climat du Portugal, à l’extrémité sud celui des îles Shetland avec tous les intermédiaires. Entre les côtes orientales, baignées par une branche du grand courant équatorial et les côtes occidentales battues par un courant antarctique, s’accusent de très remarquables contrastes. Des orages se forment sous l’influence des vents du sud-ouest et l’atmosphère se charge d’épaisses vapeurs; ainsi, la pluie tombe en proportion fort inégale suivant les localités. Dans l’île du Sud, les montagnes opposent une barrière aux vents les plus impétueux. La quantité d’eau répandue dans l’est compte seulement pour le tiers, le quart ou même le cinquième de la masse versée dans la région occidentale.