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est citée parmi les plus importans cours d’eau. La Wanganui, dont la source est voisine de celle du Waïkato, est maintenant la voie la plus fréquentée de la colonie. À la côte orientale, les rivières sont tellement nombreuses qu’on cesse de les compter ; plusieurs s’ouvrent dans l’estuaire de la Tamise. Dans l’île du Sud abondent les torrens rapides. Le principal cours d’eau est le Molyneux, fleuve superbe comme le Rhin et versant à la mer autant d’eau que le Nil, assurent les nouveaux habitans de la région. Le Molyneux, alimenté par les lacs de la province d’Otago, est accessible à de petits navires, mais les roches encombrent son lit en divers endroits. La violence du courant est extrême et ainsi la navigation fort dangereuse. La Mataura trace la limite orientale de la province du Southland. Depuis que se sont élevées des villes, certains cours d’eau ont acquis un renom. On sait aujourd’hui que la rivière Jacob coule au pied de Riverton, que Invercargill, la capitale du Southland, est située sur l’Oreti ou la Rivière-Nouvelle. Dans les contrées de l’ouest, on ne rencontre guère que des torrens ; sur les bords se sont bâties des cités, la découverte de l’or ayant attiré une assez nombreuse population.

Tout voyageur à la Nouvelle-Zélande par le des chutes d’eau et les cite comme des plus belles qu’il y ait au monde. Les chutes de Keri Keri, situées à deux milles de la station des missionnaires, sont renommées. Sur un rocher formé de colonnes basaltiques, l’eau, en une large nappe, tombe d’une hauteur d’environ 23 mètres dans un bassin circulaire pavé de grandes dalles en partie couvertes de mousses et d’herbes aquatiques. Sous le choc, s’élancent des jets d’écume blanche du plus saisissant effet par le contraste avec la couleur noire du basalte et les nuances sombres des pins et des laurinées ou d’autres essences. La scène est encadrée de façon à ravir les yeux des amans de la nature. Il y a diversité d’arbres et de buissons, et cette végétation, que l’humidité ne cesse d’envelopper, se montre toujours fraîche et pleine de vigueur. À quelques mètres du bassin, se voit dans une indentation du rocher une caverne profonde et d’aspect lugubre. Des familles autrefois l’avaient adoptée pour résidence. La Waiani-Waniwa (Water of the rainbow) fournit aussi des chutes remarquables.


II.

Tout dénonce la nature volcanique de la région : les scories amoncelées sur de vastes espaces, les pierres ponces charriées par les rivières et les torrens. Au nord, l’existence de volcans éteints se révèle à tous les regards et contribue à donner au paysage des effets pittoresques. De l’avis des savans les plus autorisés, l’isthme