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tabouret à côté de la danseuse, explique et excuse cette coloration.

M. Whistler, qui a ses admirateurs, expose le portrait de Thomas Carlyle et un portrait de fillette. Les figures ont le relief d’une silhouette sur un mur, et la couleur tourne à l’achromatisme. Revenons vite aux peintres français. Nous n’avons encore parlé ni de M. Carolus Duran et de son portrait d’homme, d’une exécution si remarquablement puissante dans sa sobriété d’effets ; ni de M. Dubois et de ses deux exquises têtes; ni de M. Emile Lévy et de son très beau portrait de Mme M.., d’une grande distinction et d’une bonne couleur. Parmi les portraits, qui sont plus nombreux que jamais, on remarquera encore le portrait de Mme G. H.., par M. Benjamin Constant, d’un faire vigoureux et souple ; la Femme au chevalet, où M. Fantin a mis sa sincérité accoutumée; le portrait de Mme T.., par M. Aublet, qui a de la grâce; le portrait de Mme B.., par M. Wagrez, qui a de l’éclat et de l’originalité; enfin, les deux portraits de femmes de MM. Thévenot et Lehmann, qui se distinguent l’un et l’autre par les mêmes qualités : la facilité du pinceau et la fraîcheur du coloris, mais qui font craindre tous les deux que MM. Thévenot et Lehmann ne tombent bientôt dans une facture trop négligée. — Nous allions oublier le grand succès du Salon, car il y a succès et succès : le portrait de Mme ***, par M. Sargent. Le profil est pointu, l’œil microscopique, la bouche imperceptible, le teint blafard, le cou cordé, le bras droit désarticulé, la main désossée ; le corsage décolleté ne tient pas au buste et semble fuir le contact de la chair. Le talent du peintre se retrouve seulement dans les reflets miroitans de la jupe de satin noir. Faire d’une jeune femme, justement renommée pour sa beauté, une sorte de portrait-charge, voilà à quoi mènent le parti-pris de l’exécution lâchée et les éloges donnés sans mesure.


VI.

Si les avis sont partagés sur le Salon de peinture, on s’entend trop bien sur le Salon de sculpture. Les grandes œuvres font à peu près défaut, l’on trouve à peine deux ou trois beaux marbres, et l’on voit partout l’envahissement de la sculpture de genre, la recherche du pittoresque et du « faire blond » (c’est-à-dire du faire flou), le dédain des principes statuaires, le mauvais goût, l’afféterie et le caprice. Sans doute, plus d’un maître n’a rien exposé; sans doute aussi, l’habileté et le savoir sont visibles, même dans les œuvres les moins irréprochables. On peut donc espérer qu’il y a en sculpture un arrêt, plutôt qu’une décadence ; mais cet arrêt est assurément marqué. Il faut dire d’ailleurs qu’on exige d’autant plus des statuaires que leur art est plus élevé.