plus pratiquée que dans la basse classe et qui a pour principe la métempsycose, — et la religion de Fô, ou le bouddhisme, doctrine qui appartient à la métaphysique et dans laquelle on trouve d’admirables points de vue.
Le bouddhisme doit son origine à un saint réformateur nommé Bouddha, qui vivait au VIe siècle avant l’ère chrétienne. Selon lui, le monde matériel est une illusion ; l’homme doit tendre à s’isoler au milieu de la nature, à s’immobiliser. C’est la doctrine de la contemplation en Dieu, c’est-à-dire dans l’être immatériel. Le but de cette vie idéale est d’amener l’extase ; alors le principe divin s’empare de l’âme, l’envahit, la pénètre, et la mort achève cette union mystique. Tel est le principe abstrait de cette religion, qui a ses temples, ses autels et un culte très pompeux. J’ajouterai que les moines bouddhistes, qui vivent dans de vastes monastères, possèdent de grandes richesses.
Comme on le remarque dans tous les pays, la religion a ses partisans sincères, ses détracteurs et ses indifférens. Ceux-ci sont nombreux en Chine. L’indifférence est une sorte de négligence qui s’attache aux choses de l’esprit, c’est une maladie qu’on ne soigne pas. Partout où il y a des hommes, il s’y produit des indifférens. Mais je n’ai pas à constater dans nos mœurs la haine religieuse : c’est pour moi une chose stupéfiante. Je comprends qu’on haïsse… le moi, par exemple, mais une idée religieuse, une religion !
Quant à l’athéisme, on a dit que c’était un produit de la civilisation moderne. Nous ne sommes pas encore assez civilisés pour n’avoir aucune croyance.
En Chine, on considère comme des phénomènes le vieux garçon et la vieille fille.
C’est à dessein que je commence ce sujet sous la protection de cette observation, car il me sera plus facile de dire les choses les plus singulières sans exciter un trop grand étonnement.
Le vieux garçon et la vieille fille sont des produits essentiellement occidentaux, et cette manière d’exister est absolument contraire à nos mœurs. On dit en Europe que quiconque est bon pour le service est soldat ; chez nous la formule peut rester la même ; il suffit de substituer au mot soldat celui de marié.
Très sérieusement on considère le célibat comme un vice. Il faut avoir des raisons pour l’excuser ; en Occident, il faut avoir des excuses pour expliquer le mariage. Cette forme est peut-être exagérée, mais elle est parisienne, et quand on parle du mariage en