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FRANCESCO DE SANCTIS

SA VIE ET SES ŒUVRES.

Francesco De Sanctis, Italien de Naples, qui vient de mourir, — le 29 décembre 1883, — fut un homme considérable en politique et surtout en littérature. Autrefois prisonnier du roi Ferdinand II, plus tard gouverneur de la province d’Avellino, plusieurs fois député au parlement, trois fois ministre de l’instruction publique ; philosophe à l’allemande, écrivain à la française, critique pénétrant, pittoresque, auteur de travaux littéraires qui sont dans toutes les mains; professeur avant tout, professeur par excellence, depuis sa vingtième année jusqu’à sa mort; de plus, un vertueux naïf, constamment sympathique et absolument irréprochable : voilà bien des titres à l’intérêt des lecteurs même étrangers à son pays. Nous allons donc le regarder avec attention; c’est tout plaisir et tout profit de s’oublier auprès d’un pareil homme.


I.

Il était né, en 1818, à Morra, dans la Principauté ultérieure. Morra n’est qu’un petit endroit fort peu connu, mais habité par des gens très fiers d’en être ; ils veulent que leur village soit appelé Morra des Hirpins : ils le croient donc aussi ancien que le Samnium.