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chimériques. En tout cas, le produit des contributions indirectes continue à rester inférieur aux évaluations budgétaires. La moins-value est déjà de 11 millions pour les deux premiers mois de 1884. On sait quelles conséquences eût entraînées l’adoption des propositions relatives à l’élévation du traitement des instituteurs.

Si nous comparons les cours actuels de nos divers types de rentes avec les cours du 1er mars, nous constatons une hausse de 1 franc sur le 4 1/2, de 0 fr. 70 sur le 3 pour 100 ancien, et de 0 fr. 45 à 0 fr. 55 sur les deux amortissables. Il est vrai que les cours du 1er mars n’étaient guère plus élevés que les plus bas que la baisse eût fait coter en février.

Un certain nombre de valeurs ont été également l’objet d’un retour de faveur à la suite des fonds étrangers et des rentes françaises : la Banque de Paris a monté de 837 à 870, cet établissement de crédit, par ses relations et ses affaires en Italie et en Espagne, n’ayant qu’à gagner à la prospérité des finances dans ces deux pays. Le Crédit foncier s’est relevé de 12 fr. à 1,240. C’est surtout aux actions et aux obligations des Chemins français qu’est allée cette partie de l’épargne qui reste fidèle aux valeurs nationales. La hausse sur les actions du Lyon, du Nord, du Midi et de l’Orléans a été d’une quinzaine de francs. Les obligations sont constamment recherchées et se maintiennent à de hauts prix, bien que les compagnies ne manquent pas de titres à offrir.

A la suite d’une séance fertile en incidens, les actionnaires de la Compagnie de Suez ont voté, à une majorité de 83 voix, les conclusions du rapport de M. Ferdinand de Lesseps. La convention arrêtée de concert avec les armateurs anglais a été ratifiée ; nous avions prévu ce résultat et nous constatons que la confiance inspirée par M. de Lesseps à ses actionnaires n’a pas été démentie dans une certaine mesure. Nous espérons que les actions de Suez n’auront plus à supporter une pareille crise.

Nous avons dit que la hausse des fonds étrangers avait profité à la plupart des valeurs étrangères se négociant sur notre marché. La cote constate en effet, depuis le 1er mars, une hausse de 15 francs sur le Crédit foncier d’Autriche et la Banque, ottomane ; de 18 francs sur le Mobilier espagnol ; de 6 francs sur les Chemins autrichiens ; de 4 francs sur les Lombards ; de 12 francs sur. le Nord de l’Espagne ; de 7 francs sur le Saragosse. Le Gaz a monté de 40 francs ; les Allumettes et les Voitures de 12 francs. Le Panama s’est maintenu à 500 francs.


Le directeur-gérant, C. BULOZ.