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propositions dans le genre de celles dont vient de la saisir la commission de l’assiette de l’impôt.

La faiblesse des rentes, au début de cette quinzaine, avait causé dans le public des capitalistes un assez vif émoi pour amener en grand nombre sur le marché les actions des compagnies de chemins de fer. Le public est frappé de la persistance des diminutions de recettes, et se demande si, les rentes étant en baisse et le trafic diminuant, les actions de chemins de fer ne sont pas à des prix très élevés pour les revenus que les conventions nouvelles permettent d’en attendre. Les offres ont porté principalement sur les titres du Lyon et du Nord. L’Orléans et le Midi n’ont pas fléchi. D’ailleurs la réaction avait déterminé promptement quelques rachats. Quant aux obligations, elles ne paraissent avoir rien perdu de la faveur du public, et les capitaux les recherchent de préférence à nos différens types de rente. Il en est de même, toute proportion gardée, en ce qui concerne les obligations des chemins étrangers.

Les transactions ont été à peu près nulles sur toutes les valeurs autres que les rentes et les actions et obligations de chemins de fer. La spéculation délaisse aussi complètement que jamais les actions des institutions de crédit. Les titres de la compagnie du Canal de Suez ont eu des variations assez étendues, mais sans que les affaires aient été pour cela bien animées. L’action a perdu, puis repris et dépassé le cours de 2,000 francs.

Le 12 mars doit avoir lieu la réunion des actionnaires du Canal de Suez. Cette réunion est attendue avec impatience par tous ceux qui espèrent que les explications de M. de Lesseps dissiperont les obscurités accumulées et présenteront sous son vrai jour le traité intervenu entre le président de la compagnie du Canal de Suez et ses cliens anglais. On dit que M. de Lesseps a assuré, par ce traité, 20 pour 100 aux actionnaires du canal, et qu’au-delà de ce quantum, les bénéfices seront partagés de manière à faciliter l’abaissement progressif des taxes. Nous croyons ces renseignemens exacts, et que la séance du 12 mars les confirmera.

Les valeurs ottomanes ne se sont pas relevées, malgré l’ajournement de la conversion des titres. La gravité des nouvelles d’Egypte a fait perdre quelques francs à l’Obligation unifiée.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.