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ÉTUDES DIPLOMATIQUES

LA PREMIÈRE LUTTE DE FRÉDÉRIC II ET MARIE-THÉRÈSE
D’APRÈS DES DOCUMENS NOUVEAUX



III[1].

MORT DE PLEURY. — LOUIS XV VEUT GOUVERNER LUI-MÊME.



I.

Si l’on peut accuser d’injustice la sévérité du jugement qui attendait Belle-Isle à Paris après sa courageuse sortie de Prague, il ne serait pas possible de contester que l’impression générale de désenchantement et de profonde tristesse qui régnait même après cet heureux événement à la cour, comme dans le public, n’était que trop bien fondée. Après deux années de combat, aucune des espérances qu’on avait conçues sur la foi de Belle-Isle, au début de cette guerre cruelle, n’était réalisée, et moins que toute autre la plus chère aux cœurs dévoués à la royauté, la seule qui leur eût fait prendre longtemps en patience les malheurs publics, celle de voir la personne du souverain, réveillée par le bruit des armes, secouer

  1. Voyez la Revue du 1er  et du 15 janvier.